Schweickardt: «les objectifs CO2 remis aux calendes grecques»
Dans une interview accordée au journal «20 Minuten Online», Hans Schweickardt, président du conseil d'administration et CEO intérimaire d'Alpiq, lance une mise en garde contre l'augmentation des coûts de l'électricité résultant de la mise en œuvre du tournant énergétique. Politique climatique et abandon du nucléaire sont du reste des notions contradictoires.
Dans cette interview, Hans Schweickardt se dit certain que le mix énergétique sera, d'ici vingt ans, composé de moins de nucléaire, de plus de géothermie et de beaucoup de production fossile. «Politique climatique et abandon du nucléaire sont du reste des notions contradictoires. Reste à savoir si, dans vingt ans, nous aurons des centrales nucléaires fondées sur de nouvelles technologies.» Le Conseil fédéral a annoncé que l'électricité et l'énergie seraient de deux à trois fois plus chères d'ici 10 à 15 ans, ajoute Schweickardt. «Nous ignorons si tel sera le cas. Le peuple aura le dernier mot.»
Une sécurité d'approvisionnement coûteuse
Interrogé sur le coût de la sécurité d'approvisionnement, le président du conseil d'administration d'Alpiq répond ce qui suit: «Le Conseil fédéral et nous-mêmes escomptons que d'ici à 2030, il faudra dépenser plus de 100 milliards de francs pour mettre en œuvre le tournant énergétique. Avec du courant nucléaire, des investissements de 35 milliards de francs nous procureraient la sécurité nécessaire. Le Conseil fédéral dit la même chose.» La sécurité d'approvisionnement est un impératif majeur. En cas de panne d'électricité de 4 à 5 heures, la perte économique équivaudrait au prix d'une centrale nucléaire, soit à 7 ou 8 milliards de francs, précise Schweickardt, en ajoutant: «Si la panne durait 12 heures, le prix se chiffrerait à celui de la NLFA.»
Source
D.S./P.V. d'après une interview de Hans Schweickardt, parue dans 20 Minuten Online le 17 janvier 2012