Sarkozy: «Fermer Fessenheim serait un scandale»
Le président français Nicolas Sarkozy a visité le 9 février 2012 la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace. Il a abordé la sûreté des centrales nucléaires et la politique énergétique de la France. «Je n'accepterai jamais la fermeture de la centrale de Fessenheim pour des raisons politiciennes», a-t-il déclaré au personnel.
Dans son discours tenu à Fessenheim, Sarkozy a souligné que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) - autorité indépendante - avait confirmé la sûreté de toutes les installations nucléaires françaises. La sûreté du parc nucléaire a toujours été la priorité absolue de la France, a-t-il déclaré. Le président a précisé que «s'il y avait le moindre doute sur la sûreté de la centrale, je n'aurais pas hésité une seconde à demander à EDF de fermer l'installation».
Il ressort de cette déclaration de Sarkozy qu'un gouvernement conservateur UMP (Union pour un Mouvement Populaire) autoriserait l'exploitante EDF (Electricité de France) à procéder aux investissements exigés par l'ASN pour maintenir Fessenheim connectée au réseau pendant dix années supplémentaires. L'ASN a terminé en mars 2010 le contrôle de sécurité étendu de Fessenheim 1, contrôle exigé au terme de chaque décennie d'exploitation; en été 2011, elle a recommandé au gouvernement de donner son feu vert à la poursuite de l'exploitation, sous réserve des résultats du test de stress de l'UE et d'autres conditions.
Dans son rapport de janvier 2012 sur les contrôles de sécurité effectués après Fukushima dans l'ensemble du parc nucléaire français, l'ASN a conclu que toutes les installations pouvaient être exploitées de manière sûre. Elle a cependant exigé des mesures de rééquipement dans le domaine de la protection contre les catastrophes naturelles.
Fermeture immédiate demandée
L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), des organisations environnementales ainsi que plusieurs autorités locales françaises, suisses et allemandes, demandent depuis longtemps au gouvernement français d'arrêter la centrale nucléaire de Fessenheim pour des motifs de sécurité.
François Hollande, candidat socialiste aux présidentielles, veut fermer Fessenheim en cas de victoire le 22 avril prochain et diminuer progressivement, des 75% actuels à 50%, la part du nucléaire dans l'approvisionnement énergétique d'ici à 2025.
Source
M.A./P.V. d'après l'Elysée, enregistrement vidéo du 9 février 2012