Rosatom demande un dédommagement suite à l’annulation du projet de centrale finlandaise

En décembre 2013, Fennovoima avait signé avec Rusatom Overseas, filiale responsable des projets internationaux du russe Rosatom, un contrat portant sur la construction de la centrale nucléaire Hanhikivi 1. Rosatom avait proposé la réalisation d’une tranche du type AES-2006 d’une puissance de 1200 MW dans le cadre d’un contrat à prix ferme. Le projet Hanhikivi 1 appartient à Fennovoima, propriété aux deux-tiers du consortium Voimaosakeyhtiö SF regroupant de gros groupes finlandais et des entreprises énergétiques locales, le russe Rosatom n’en possédant qu’un tiers à travers sa filiale Raos Project, créée en 2014.

Le 2 mai 2022, Fennovoima a mis fin au contrat avec Raos Project portant sur la construction de la centrale de Hanhikivi 1 dans le nord de la Finlande. Elle a justifié sa décision par « des retards importants et croissants » ces dernières années, et l’incapacité de Raos Project à réaliser le projet. » Selon elle, la guerre en Ukraine aurait « aggravé les risques pour le projet », et Raos Project aurait été « incapable de les atténuer.»

Dans un communiqué de presse du 6 mai, Raos Project a déclaré que la décision de son partenaire finlandais d’annuler le projet Hanhikivi 1 n’était pas motivée par des considérations économiques, mais politiques.

Le projet a «certes connu des retards au moment de son lancement, ce qui n’a rien d’inhabituel pour des projets complexes de ce type, où la sécurité et la qualité sont les plus hautes priorités», a expliqué l’entreprise. Le rapport préliminaire d’analyse de la sécurité et l’évaluation technique de sécurité ont été présentés comme prévu avant la fin 2021 selon le calendrier révisé. L’évaluation de la sécurité a été validée en janvier par Fennovoima.

Dans son communiqué, Rosatom rappelle qu’elle est impliquée dans plusieurs projets de construction de centrales en Russie, mais aussi au Bangladesh, en Chine, en Inde, en Turquie et au Bélarus. «Rosatom dispose de ressources suffisantes et fait preuve de la flexibilité nécessaire pour honorer ses obligations contractuelles, même dans un contexte difficile», a-t-elle déclaré. Espérant un «retour prochain à la paix», elle a élaboré différents plans d’urgence, notamment examiné les «possibilités de réaliser l’enceinte de confinement du réacteur Hanhikivi 1 dans une autre ville que Kramatorsk en Ukraine».