Remous politiques autour d’écarts de procédures dans des centrales nucléaires allemandes

C'est ainsi qu'EnBW a annoncé le 26 octobre que suite au réexamen de la manipulation des systèmes de refroidissement de secours dans d'autres centrales nucléaires allemandes auxquelles EnBW participe directement ou indirectement (Philippsburg 1, Obrigheim et Neckarswestheim 1 et 2), deux autres écarts des procédures avaient été mis en évidence. On a constaté en 2001 à Obrigheim des manques temporaires de 5% dans le volume du fluide de refroidissement et de 6% dans la concentration de bore. EnBW souligne que de telles insuffisances minimes se sont déjà produites sous une forme similaire ces dernières années et que la quantité de fluide de refroidissement et la concentration de bore ont toujours été suffisantes sous l'angle de la sûreté. La révision 1997 de la centrale nucléaire de Neckarwestheim a ainsi mis en évidence un volume de fluide de refroidissement insuffisant de 4%, les concentrations en bore ayant par contre été correctes.
Dans ce contexte, la Commission allemande de la sûreté des réacteurs (RSK), qui est l'organe consultatif du ministère fédéral de l'environnement en matière d'énergie nucléaire, a déclaré le 31 octobre, lors d'une audition de représentants des exploitants et de l'autorité de surveillance nucléaire, que "les spécifications du manuel d'exploitation n'avaient partiellement pas été respectées depuis des années dans les centrales nucléaires d'Obrigheim et de Neckarwestheim 1".
En réaction à cette constatation, M. Trittin, ministre fédéral de l'environnement, a alors demandé aux autorités de la sûreté nucléaire des Länder de contrôler la gestion de la qualité sous l'angle particulier des travaux des experts et de la coopération entre les experts et les autorités. "Notre attention se porte non seulement sur la gestion de la sûreté par les exploitants, mais aussi sur l'efficacité des contrôles effectués par les experts et les autorités de surveillance compétentes des Länder. Nous nous trouvons placés ici devant la tâche de définir des règles claires qui assurent l'indépendance des experts et garantissent l'efficacité des autorités de surveillance", a déclaré le ministre. Jusqu'à présent, la RSK n'a publié aucune prise de position définitive.