Remous autour du rapport sur l’énergie du gouvernement allemand
M. Werner Müller, ministre fédéral allemand de l’économie, a présenté le 27 novembre son rapport "Politique énergétique durable pour un approvisionnement en énergie porteur d’avenir".
Dans ce rapport, il est procédé entre autres à une comparaison de deux scénarios qui vont tous les deux jusqu'en 2020. Comme l'a expliqué le ministre, l'énergie nucléaire y est remplacée soit par plus de gaz et de charbon, soit par du gaz et des énergies renouvelables, selon le scénario. Les calculs montrent également que l'objectif d'une diminution de 40% du CO2 jusqu'en 2020 "menace la compétitivité et la sécurité de l'approvisionnement". Cette réduction des émissions de CO2 de 40% par rapport à 1990 avait été amenée dans la discussion il y a quelque temps par la Commission d'enquête du Bundestag qui, toutefois, n'avait pas pris ici en considération un quelconque abandon du nucléaire.
Ce rapport a déclenché de vives réactions dans les partis et groupes d'intéressés. C'est ainsi que pour la "Fédération de l'environnement et de la protection de la nature en Allemagne" ("Bund für Umwelt und Naturschutz Deutschland"), M. Müller "argumente au même niveau qu'avant-hier" et "donne au nucléaire l'absolution en matière de politique climatique". Pour la CDU/CSU, ce rapport confirme l'échec de la politique énergétique du gouvernement Schröder. Suite à l'abandon du nucléaire, la réduction du CO2 de 40% envisagée par l'Allemagne ne pourra se faire qu'avec un nouveau renchérissement considérable de l'énergie - la CDU/CSU cite ici le chiffre de quelque 3000 DM par an pour chaque ménage. «Compte tenu de la contribution de l'énergie nucléaire pour la solution des problèmes climatiques et de l'approvisionnement en électricité», le groupe CDU/CSU du Bundestag entend que cette option soit maintenue. Pour les Verts, le rapport sur l'énergie de M. Müller se fonde sur des données incomplètes et dépassées, le FDP estimant par contre qu'il dénonce les illusions rouges-vertes: "L'abandon de l'énergie nucléaire, célébré par la coalition rouge-verte comme un élément central du changement d'orientation en matière d'énergie, est un flop sur le plan de la politique climatique."
Source
M.S./C.P. d’après des documents du DatF du 29 novembre 2001