Référendum sur Temelin en Autriche
Avec le soutien du journal Kronen Zeitung, le Parti libéral d’Autriche (FPÖ) a lancé du 14 au 20 janvier 2002 une "consultation populaire" dans le pays. Le 21 janvier, les Libéraux se sont félicités de ce qu’ils estiment être un grand succès: selon les résultats officiels, 915’220 électeurs, soit 15,5% du corps électoral autrichien, ont signé le texte présenté.
Sous l'angle du pourcentage obtenu, cette "consultation populaire" n'arrive qu'au sixième rang de toutes les initiatives antérieures, et la barre visée du million de signatures visé n'a pas été atteinte. Les observateurs politiques parlent donc d'un soutien plutôt mitigé, le FPÖ n'étant même pas parvenu à mobiliser son propre électorat des dernières élections au Conseil national. En demandant que l'Autriche oppose son veto à l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne si la centrale nucléaire de Temelin n'est pas arrêtée, les promoteurs de l'initiative, sous la houlette de Jörg Haider, avaient pourtant intégré dans leur démarche tout ce qui devait déclencher un réflexe défensif fort dans de larges milieux de la population: l'énergie nucléaire, l'élargissement de l'UE et des voisins tchèques peu aimés. La grande majorité des Autrichiens n'a pas voulu se laisser entraîner dans la propagande du FPÖ.
Selon le système juridique autrichien, l'initiative est considérée toutefois comme aboutie. Le Parlement de Vienne devra en débattre, mais il est libre dans sa décision. L'initiative populaire qui a recueilli le plus grand nombre de signatures (1,35 million) était dirigée contre le Centre international. Il a tout de même été construit. Si le Parlement devait vouloir obliger le gouvernement à se prononcer contre l'adhésion des Tchèques à l'UE, et donc contre l'élargissement de l'UE aux pays de l'Est, sa décision devrait être prise avec une majorité des deux tiers, ce qui est impensable.
L'accord de Melk sur Temelin devrait donc prendre force obligatoire. La tranche 1 de Temelin a reçu le 10 janvier 2002 le feu vert des autorités pour son exploitation à pleine puissance, laquelle a été atteinte le 11 janvier. Suite à une perturbation du réglage de la tension de l'alternateur dans la partie non nucléaire de la centrale, une interruption de l'exploitation à l'essai s'est produite peu après.
Source
M.B./ C.P. d’après divers articles de journaux du 22 janvier 2002