Rapport du MIT sur l'avenir de l'énergie nucléaire
Une nouvelle étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) analyse l'importance du maintien de l'option de l'énergie nucléaire pour contribuer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone au niveau mondial et pour garantir la fiabilité de l'approvisionnement en électricité.
L'étude a été élaborée par une équipe de neuf personnes recrutées parmi des professeurs du MIT et de l'Université de Harvard, tous deux situés à Cambridge. L'équipe était présidée par Ernest Moniz. Comme celui-ci l'a précisé, l'étude a été entreprise à partir de la conviction que l'énergie nucléaire est une option importante pour les Etats-Unis et pour le monde pour pouvoir couvrir les futurs besoins énergétiques sans émissions de dioxyde de carbone et autres polluants atmosphériques nocifs.
L'étude constate que l'énergie nucléaire va connaître une stagnation, et même un recul, mais que c'est précisément à cause de sa propriété de source d'électricité sans émissions de dioxyde de carbone qu'elle doit être maintenue.
Les thèmes clés qui pourraient limiter l'expansion de l'énergie nucléaire à long terme sont ses coûts relativement élevés, les problèmes ressentis par la population en matière de sûreté, d'environnement et de santé, le risque de la prolifération de matières nucléaires militaires, en particulier avec le retraitement, ainsi que la gestion à long terme des déchets radioactifs. Selon l'étude, l'acceptation par le public constitue par ailleurs le facteur critique de l'expansion future de l'énergie nucléaire.
La production d'électricité d'origine fossile est en gros plus avantageuse, sous l'angle économique, que le nucléaire, constate le Professeur Moniz. Mais l'étude montre qu'il existe de nombreuses possibilités de réduire les coûts de l'énergie nucléaire et que dans quelque temps, la prise en considération des coûts sociaux et environnementaux des émissions de dioxyde de carbone pourraient améliorer drastiquement la compétitivité de l'énergie nucléaire.
L'étude fait une série de recommandations à l'attention du Département américain de l'énergie (DOE). La recherche sur l'énergie nucléaire devrait ainsi se réorienter sur le cycle du combustible "à passage unique", on devrait réaliser une étude sur les ressources en uranium, et le développement de cycles du combustible et de réacteurs avancés devrait être gelé jusqu'à l'achèvement d'une analyse des systèmes nucléaires.
L'étude propose aussi que le DOE lance un projet de modélisation des systèmes nucléaires et réunisse les bases nécessaires pour évaluer tous les cycles du combustible nucléaire sous les angles des coûts, de la sûreté, de la gestion des déchets et de la résistance à la prolifération.
Source
H.K./C.P. d'après le rapport du MIT "The future of nuclear power, 2003", http://web.mit.edu/nuclearpower