Radioactivité de l'environnement et doses de rayonnements en Suisse en 1999
La population suisse a été préservée en 1999 d'une exposition inadmissible aux rayonnements ionisants.
Pour les sources d'origine artificielle, ce constat ne s'applique pas seulement à la moyenne de la population, mais aussi aux personnes résidant dans des régions où les centrations de césium 137 sont élevées. Par contre, dans près de 1% des maisons suisses contrôlées à ce jour, les habitants sont exposés à une dose de rayonnement excessive due au gaz naturel radon présent dans le sol, radon qui, en pénétrant à l'intérieur des maisons, peut provoquer le cancer du poumon. Avec la collaboration des cantons, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) conduit un programme national d'assainissement de ces habitations. Ces indications ressortent du rapport annuel de l'OFSP "Radioactivité de l'environnement et doses de rayonnements en Suisse en 1999" qui vient de paraître.
La dose annuelle de radioactivité reçue par la population suisse, dose qui s'élève à 4 mSv en moyenne, est pour une large part d'origine naturelle. Les sources principales sont le radon avec 1,6 mSv, l'exposition externe avec 0,9 mSv et les radionucléides naturels dans le corps avec 0,4 mSv. En ce qui concerne les sources artificielles, les diagnostics aux rayons X en médecine contribuent pour environ 1 mSv à la dose annuelle, le reste, soit 0,2 mSv, étant imputable aux autres sources. L'exploitation des centrales nucléaires contribue pour moins de 1% à la dose. La radioactivité dans le sol, les végétaux et le lait présente des différences régionales. Ces différences sont étroitement liées aux caractéristiques géologiques en ce qui concerne les radionucléides naturels, alors que ce sont les caractéristiques des retombées des essais nucléaires atmosphériques des années 60 et de l'accident de Tchernobyl de fin avril 1986 que l'on retrouve dans les radionucléides artificiels.
C'est ainsi que comme les années passées, on mesure les concentrations les plus élevées de césium 137 au Tessin, qui a été plus fortement contaminé par Tchernobyl. Les concentrations de césium 137 dans l'herbe et le lait ont nettement diminué depuis 1986. Ce recul est moins net et apparaît avec un décalage dans le gibier et les champignons, raison pour laquelle ces denrées font toujours l'objet de contrôles ciblés. Afin d'empêcher l'importation de champignons en provenance de l'Europe de l'Est dépassant la valeur de tolérance et parfois la valeur limite pour la concentration de césium 137, la Suisse, comme l'Union européenne, exige depuis octobre 1999 un certificat de radioactivité pour ces importations. Une personne qui consommerait 200 g de champignons par semaine avec 600 Bq/kg (valeur de tolérance) recevrait une dose annuelle supplémentaire de 0,1 mSv. Le tritium à proximité des entreprises qui utilisent ce radionucléide, ou le carbone 14 dans le voisinage des installations nucléaires et des incinérateurs de déchets représentent, en termes de dose, moins de 0,01 mSv par an.
La surveillance de la radioactivité de l'environnement doit garantir que la population est préservée de toute irradiation inadmissible provenant de sources artificielles ou naturelles. La surveillance se réfère pour l'essentiel aux valeurs limites d'impact et de doses de l'ordonnance sur la radioprotection et, pour les aliments, à celles de l'ordonnance sur les substances étrangères et les composants. En l'état actuel des connaissances, le respect de ces limites exclut une mise en danger de la santé de la population. Les contrôles de la radioactivité en Suisse portent sur l'air, les précipitations, les végétaux, les sols, le milieu aquatique et la chaîne alimentaire, ainsi que sur les expositions aux rayonnements en plein air et à l'intérieur des habitations. La spectrométrie gamma in situ est un outil régulièrement utilisé pour l'estimation directe des contributions spécifiques des radionucléides à l'exposition de la population en plein air. Pour prendre en compte la totalité de la chaîne allant d'une source de nuisance jusqu'à l'homme, on mesure également le césium 137 et le potassium 40 dans le corps humain, ainsi que le strontium 90 dans les dents de lait et dans le squelette. Des programmes spéciaux sont adaptés à la surveillance du voisinage des centrales nucléaires et des industries qui utilisent des radionucléides. En collaboration avec les cantons, des mesures systématiques du radon dans les habitations sont effectuées.
Le rapport disponible en versions française et allemande peut être obtenu gratuitement auprès de l'OFSP (Section Surveillance de la radioactivité, Chemin du Musée 3, 1700 Fribourg).
Source
M.S./C.P. d'après un communiqué de presse de l'OFSP du 4 décembre 2000 et le rapport annuel 1999 sur la radioactivité de l'environnement