Problèmes de rentabilité pour British Energy
British Energy (BE), qui exploite des centrales nucléaires en Grande-Bretagne, au Canada et aux Etats-Unis, connaît de problèmes de disponibilité avec quelques-unes de ses tranches AGR avec réacteurs avancés refroidis au gaz et se voit par ailleurs pénalisée par une taxe sur la puissance électrique installée en Grande-Bretagne.
Suite à l'arrêt, depuis le mois de mai de cette année, de la tranche écossaise de 625 MW de Torness-B pour suppression de vibrations dans le système de circulation du gaz, BE a dû également découpler du réseau Torness A, le 12 août, pour des vibrations similaires. La raison de ces vibrations n'est pas encore éclaircie, mais BE pense que la réparation exigera ici aussi plusieurs mois. Quelques jours auparavant, il s'était produit un arrêt automatique dans la tranche AGR de 555 MW de Dungeness-B2, dans le sud-est de l'Angleterre, et BE avait dû avancer la révision annuelle prévue tous les deux ans. Suite à ces divers arrêts, BE a dût admettre qu'elle ne parviendrait pas à atteindre l'objectif de production de 67,5 milliards de kWh prévu pour l'exercice 2002/2003, et a abaissé ses projections à 63 milliards de kWh. BE s'attend également à devoir réviser l'année prochaine la circulation du gaz à Heysham 2A et 2B, ces installations au nord-ouest de l'Angleterre ayant la même conception que Torness. Le coût des réparations des quatre tranches est estimé par GE à 25 millions de livres, auxquels vient s'ajouter le manque de production. Certes, l'exploitante pense pouvoir tenir les obligations de livraison contractées sur le marché britannique et abaisser comme prévu les coûts de production à 1,6 pence/kWh (environ 3,7 ct/kWh), mais suite aux annonces faites, ses actions ont nettement baissé à la bourse de Londres.
Selon BE, un traitement fiscal inéquitable vient s'ajouter aux difficultés techniques sur le marché britannique. Ce printemps, BE a invité les autorités de la concurrence de l'UE à donner son avis sur la question des taxes perçues en Grande-Bretagne sur la puissance électrique installée. Pour les centrales nucléaires, cette taxe s'élève à 14'000 livres par mégawatt-an, alors qu'elle n'atteint que 9500 livres pour les centrales à gaz et au charbon et même 5000 livres seulement pour les fermes éoliennes. Dans la forte situation concurrentielle qui domine le marché britannique de l'électricité, BE a enregistré des pertes au cours du dernier exercice, pertes qu'elle n'a pu compenser que par ses bénéfices au Canada et aux Etats-Unis. BE impute largement ces pertes à cette pénalisation fiscale. De plus, BE s'engage auprès du gouvernement britannique pour que l'énergie nucléaire soit exemptée de la taxe incitative projetée sur les gaz à effet de serre, les centrales nucléaires n'émettant pas, comme on le sait, de tels gaz.
Source
P.B./C.P. d’après NucNet des 14 et 15 août 2002
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