Prise de position des NOK sur la conférence de presse de Greenpeace "Stockage de déchets radioactifs en Russie"
L'organisation Greenpeace a rendu publique le 12 janvier, lors d'une conférence de presse à Zurich, une "déclaration d'intention" portant sur des entretiens entre des spécialistes du combustible des centrales nucléaires suisses et des représentants du Minatom russe et de AT Techsnabexport.
Cette "déclaration d'intention" a pour objet les conditions qui devraient être remplies pour un entreposage, un retraitement et un stockage définitif éventuels de combustible usé suisse en Russie.
Après consultation des autres exploitants de centrales nucléaires, les Forces Motrices du Nord-Est de la Suisse (NOK) ont pris le jour même la position suivante sur la conférence de presse de Greenpeace: "Le stockage définitif des déchets radioactifs est, par principe, l'affaire de chaque pays. Des solutions multinationales s'offrent pour les déchets de haute activité, la quantité de ces déchets étant très faible. De nombreux pays sont pour cette raison à la recherche de solutions internationales communes. Cette question ne présente actuellement aucun caractère d'urgence dans la mesure où le stockage définitif des déchets de haute activité ne sera d'actualité que dans plusieurs dizaines d'années. Les exploitants suisses de centrales nucléaires examinent eux aussi de telles solutions, ce que savent d'ailleurs les autorités. Sur mandat des centrales nucléaires, la Cédra continue indépendamment de travailler sur la fourniture de la preuve que les déchets de haute activité peuvent être stockés en Suisse.
Comme la population le sait depuis des années déjà, les exploitants suisses de centrales nucléaires entretiennent divers contacts internationaux sur la gestion des déchets radioactifs. La déclaration d'intention mentionnée par Greenpeace, déclaration signée en septembre 1998, ne signifie rien d'autre que des entretiens sur un éventuel dépôt final international pour déchets de haute activité sont aussi menés avec la Russie. Le document indique en particulier les conditions qui devraient être remplies des points de vue politique, commercial et de sûreté pour qu'une telle coopération devienne possible. En font naturellement aussi partie des considérations sur les quantités et les délais. On rappellera qu'une déclaration d'intention n'est pas un contrat, et qu'elle n'a donc pas besoin d'être présentée aux autorités.
L'objectif visé par les exploitants suisses de centrales nucléaires est de continuer à examiner la question du stockage final avec soin, de manière ouverte sur toutes les options et sans pression de temps. Ce n'est que si une solution praticable et concertée avec d'autres pays se dessine dans les années à venir que les démarches politiques nécessaires pourraient être entreprises. Il n'est donc pas à exclure que l'on entende encore prochainement parler d'autres solutions internationales éventuelles pour le stockage final. Quant à savoir si une telle solution sera finalement réalisée au lieu d'une solution nationale, et à quelle date, il s'agit là d'une question encore complètement ouverte."
Source
H.R./C.P. d'après un communiqué de presse des NOK du 12 janvier 1999