Prise de position de l'ILK: l'énergie nucléaire est durable
Le Comité international de la technologie nucléaire ILK(Internationale Länderkommission Kerntechnik) des Länder allemands du Bade-Wurtemberg, de la Bavière et de la Hesse ont publié en janvier 2004 une "Prise de position sur l'évaluation de la durabilité de l'énergie nucléaire et d'autres technologies de production d'électricité".
L'étude prend en considération des agents énergétiques fossiles (lignite, charbon, pétrole et gaz naturel), l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables (force hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque). Elle prend comme référence, dans la mesure du possible, les technologies utilisées actuellement en Allemagne pour la production d'électricité.
La première partie de cette prise de position définit des paramètres d'évaluation de la durabilité, paramètres subdivisés en trois facteurs: la compétitivité, l'environnement et la société. Puis une unité est attribuée aux paramètres, par exemple l'unité m2/GWh pour le paramètre "Superficie nécessaire". L'évaluation des formes d'énergie est ensuite détaillée dans un tableau.
Le rapprochement des paramètres permet de procéder à une évaluation globale des diverses technologies. Le rapprochement sur la base des coûts totaux, à savoir les coûts de production et les coûts externes, montre que l'énergie nucléaire présente le coût total le plus bas; viennent ensuite le gaz naturel et le charbon. L'écart important de l'énergie nucléaire par rapport aux autres agents énergétiques s'explique en partie par le fait que les centrales nucléaires allemandes sont largement amorties. La prise en compte de la moyenne des coûts d'investissement sur toute la durée de vie augmenterait le résultat obtenu pour l'énergie nucléaire, mais cette augmentation ne modifierait pas le classement. L'énergie solaire enregistre de loin les coûts internes et les coûts totaux les plus élevés, mais des coûts externes faibles.
La deuxième amorce choisie dans la prise de position est un rapprochement effectué à l'aide de l'analyse décisionnelle multi-critère. L'évaluation globale de la durabilité montre qu'aucun système n'obtient le meilleur résultat pour tous les critères. De nombreux paramètres qui caractérisent l'énergie nucléaire se révèlent toutefois avantageux.
L'ILK estime qu'en plus du coût total, les conclusions sur la durabilité devraient aussi tenir compte de la dimension sociale, celle-ci jouant un rôle décisif dans les processus décisionnels. Si l'on considère l'énergie nucléaire par exemple, des points de controverse tels que les déchets radioactifs à vie longue, les rares accidents graves ou la possibilité d'une prolifération ne contribuent que de manière marginale, ou même ne contribuent pas du tout aux coûts externes. Or ces aspects sont en même temps très controversés et peuvent être d'une importance déterminante pour le processus décisionnel.
L'ILK a été fondé en octobre 1999 et compte actuellement 12 scientifiques et experts d'Allemagne, des Etats-Unis, de France, de Suède et de Suisse.
Source
D.S./C.P.