Présentation d’une idée de batterie nucléaire fonctionnant avec un diamant
Les scientifiques britanniques développent actuellement une nouvelle technologie destinée à produire de l’électricité à partir de déchets nucléaires. Les pysiciens et chimistes de l’Université de Bristol souhaiteraient en effet fabriquer, à partir de blocs de graphite radioactifs – un déchet issu de l’exploitation de centrales nucléaires britanniques –, des diamants artificiels qui produisent un faible courant électrique lorsqu’ils sont exposés à un champ de rayonnement ionisant.
La nouvelle méthode de production d’électricité avec rayonnement ionisant a été présentée le 25 novembre 2016 à l’occasion de la manifestation «Ideas to change the world» de l’institut Cabot. Les scientifiques utilisent ici un diamant fabriqué artificiellement qui génère un courant électrique lorsqu’il est exposé au rayonnement ionisant. L’idée de base est de fabriquer le diamant à partir de carbone-14 (C-14). Le radionucléaire, d’une demi-vie de 5730 ans, se transforme en azote-14 par le biais d’une désintégration bêta faible en énergie. Le diamant est ainsi à la fois une source de rayonnement et un générateur de courant. Un autre diamant l’entoure pour faire office de blindage. Les scientifiques auraient déjà réussi à démontrer le fonctionnement de la batterie à diamant avec du nickel-63 comme source de rayonnement. Ils concentrent désormais leurs travaux sur le C-14.
Le C-14 est produit au cours de l’exploitation de réacteurs nucléaires modérés au graphite. Près de 95'000 tonnes de blocs de graphite usés sont disponibles en Grande-Bretagne. Or du C-14 hautement concentré se trouve dans les couches périphériques de ceux-ci. D’après la présentation des scientifiques, la réutilisation du C-14 pourrait permettre de réduire la radioactivité et par là les coûts de stockage des déchets nucléaires.
Parmi les autres domaines d’application possibles pour la batterie au diamant longue durée, les chercheurs citent par exemple l’approvisionnement en électricité des satellites spatiaux ou encore les stimulateurs cardiaques.
Source
M.B./C .B. d’après un communiqué de presse de l’Université de Bristol du 25 novembre 2016