Parlement européen favorable au nucléaire dans la future politique énergétique
Le Parlement européen s’est prononcé le 3 février 2009 à Strasbourg en faveur de l’extension de l’énergie nucléaire. Selon une majorité des députés, l’énergie nucléaire doit continuer de figurer dans le mix de production d’électricité. Les députés ont réagi ainsi au dernier conflit gazier entre la Russie et l’Ukraine, crise qui a entraîné des problèmes d’approvisionnement en Europe.
Dans une résolution portant sur le «deuxième examen stratégique de la politique énergétique», le Parlement européen s'est prononcé en faveur de l'utilisation de l'énergie nucléaire «au niveau de sécurité technologique le plus élevé possible». Le rapport a été adopté à une large majorité par 406 voix pour, 168 contre et 187 abstentions. Les députés estiment qu'il est important, pour maintenir la contribution de l'énergie nucléaire dans le mix énergétique, de «promouvoir sans tarder la mise en place d'un cadre réglementaire et économique harmonisé facilitant les décisions d'investissement nécessaires». Ils invitent la Commission européenne à élaborer «une feuille de route spécifique pour les investissements nucléaires». De plus, ils sont d'avis que la Commission et le Conseil devraient mettre au point avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des modèles et des procédures communs «pour éviter que l'usage pacifique de l'énergie nucléaire conduise à la prolifération d'armes nucléaires». La majorité des parlementaires estime également que les pays voisins de l'UE devraient respecter eux aussi les normes de sécurité nucléaire européennes à chaque fois qu'ils projettent de construire ou de moderniser une centrale nucléaire.
Sécurité d'approvisionnement et nouveaux objectifs climatiques
Pour les députés européens, il est important de développer les interconnexions tant pour le gaz que pour l'électricité. Le Parlement européen est aussi fermement convaincu que la réduction de la consommation d'énergie est la priorité absolue pour parvenir aux objectifs de développement durable, d'innovation, de création d'emplois et de compétitivité. Les députés invitent aussi les chefs d'Etat à adopter de nouveaux objectifs pour 2050: réduction d'au moins 80% des émissions de gaz à effet de serre, amélioration de 35% de l'efficacité énergétique et part des renouvelables dans la consommation énergétique totale de l'UE portée à 60%.
Le «deuxième examen stratégique de la politique énergétique» sera à l'ordre du jour de la réunion des chefs d'Etat européens de mi-mars 2009.
Source
M.B./C.P. d’après un communiqué de presse du Parlement européen du 3 février 2009