Nouvelle étude sur l'irradiation et la mortinatalité
Aucune personne ayant affaire à des radiations dans l'exercice de sa profession ne doit changer ses projets familiaux. C'est ce que soulignent des scientifiques de l'Université britannique de Newcastle qui ont étudié la fréquence des mort-nés de 1950 à 1989 parmi les employés de BNFL à Sellafield.
Les partenaires d'employés masculins n'ont pas mis au monde davantage de mort-nés que la moyenne des femmes de tout le Comté britannique de Cumbria. Les chercheurs ont par contre trouvé un lien statistique entre l'irradiation externe totale du père et la fréquence de mort-nés chez leur partenaire. Mais selon BNFL, on pourrait aussi tirer des données disponibles la conclusion opposée étant donné que les statistiques reposent des chiffres peu élevés. C'est ainsi qu'un seul mort-né en moins annulerait la corrélation. Celle-ci a soulevé également un certain scepticisme parmi les experts médicaux dans la mesure où le risque de mortinatalité est déterminé en premier lieu par les habitudes de vie de la mère et par son âge, et non pas par le père.
L'étude, financée par BNFL, a été publiée dans la revue médicale "The Lancet" du 23 octobre 1999. La société britannique d'Etat BNFL exploite à Sellafield son usine de retraitement et la centrale nucléaire de Calder Hall (4 x 50 MW, Magnox), centrale qui fournit de l'électricité depuis les années 50. Diverses installations de conditionnement des déchets radioactifs sont exploitées sur le même site, et une installation de démonstration fabrique depuis 1993 du combustible à oxydes mixtes d'uranium et de plutonium Mox. En février dernier a été publiée une étude selon laquelle la mortalité par cancer des employés de Sellafield est inférieure à la moyenne nationale.
Source
M.S./C.P. d'après des communiqués de presse du Lancet et de BNFL du 22 octobre 1999