Noda: arrêt à froid des réacteurs à Fukushima-Daiichi

Le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a annoncé le 16 décembre 2011 l'«arrêt à froid» des réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima-Daiichi. En d'autres termes: la température de l'eau de refroidissement est descendue en-dessous des 100°C et la sous-criticité est désormais assurée. Selon l'exploitant Tokyo Electric Power Company (Tepco), les températures de l'eau de refroidissement des tranches 1, 2 et 3 se situent aux alentours de 70°C.

19 déc. 2011

Neuf mois après la catastrophe environnementale survenue au Japon, provoquée par le séisme et les tsunamis, Noda a fait savoir que les réacteurs accidentés avaient atteint un état stable et que l'«arrêt à froid» avait pu être décrété. Il estime qu'il s'agit là d'une étape importante dans la maitrise de l'accident. Selon le Japan Atomic Industrial Forum (Jaif), le ministre japonais en charge de la crise, Goshi Hosono, prévoit de revoir le périmètre de la zone interdite autour de la centrale.

Selon le rapport actualisé de la Jaif portant sur le séisme, le gouvernement souhaiterait désormais profiter du fait que les réacteurs sont stables pour examiner la zone interdite et les territoires évacués suite à l'accident. Certains endroits à l'intérieur de cette zone d'évacuation enregistrent encore un rayonnement supérieur à 50 mSv/an, empêchant tout retour à court terme de la population. Dans d'autres secteurs, un tel retour serait cependant envisageable, la dose annuelle enregistrée étant descendue à 20 mSv. M. Hosono s'est rendu dans les secteurs concernés les 17 et 18 décembre derniers et s'est entretenu avec les maires des communes situées dans les zones évacuées.

Définition de la Nisa de l'arrêt à froid («cold shutdown»)

L'autorité de sûreté nucléaire japonaise, la Nisa, définit l'arrêt à froid pour les centrales nucléaires de Fukushima-Daiichi, Fukushima-Daini, Onagawa et Tokai, accidentées suite au séisme et au tsunami, de la manière suivante:

  • Les températures à l'intérieur de la cuve du réacteur et sur l'enceinte extérieure de celle-ci doivent être inférieures à 100°C, et être stables. La température de l'eau de refroidissement doit donc elle aussi être stabilisée en-dessous des 100°C.
  • La sous-criticité doit être assurée et aucune réaction en chaine ne doit plus se produire.
  • La dose du rayonnement émis par les substances radioactives libérées par les réacteurs ne doit pas dépasser 1 millisievert par an.
  • Un refroidissement stable du combustible et éventuellement des fragments fondus doit être assuré par les circuits de refroidissement mis en place suite à l'accident. Ces circuits doivent avoir été conçus de sorte qu'ils puissent résister à d'autres accidents ou dysfonctionnements.

Selon l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), le principe de «cold shutdown» est difficile à comparer à l'échelle internationale étant donné que chaque autorité nationale de surveillance nucléaire a élaboré sa propre définition, et que celle-ci s'applique en réalité à des systèmes non endommagés. L'autorité américaine, la Nuclear Regulatory Commission (NRC), désigne par «cold shutdown» l'état d'une centrale nucléaire arrêtée dont les réacteurs sont hors pression et dans lesquels la température de refroidissement est inférieure au point d'ébullition.

Source

M.A./C.B. d'après des Earthquake Reports de Jaif des 16 et 17 décembre, et des communiqués de presse de Tepco et Ensi du 16 décembre 2011

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