Niger: nouveau retrait des droits miniers d’une mine d’uranium
Le pouvoir militaire nigérien a retiré au Canadien GoviEx Uranium Inc. le permis d’exploitation du projet minier Madaouela.
«La décision de nous retirer les droits miniers est absolument incompréhensible lorsque l’on pense aux conséquences de cette décision pour de futures entreprises d’extraction qui devront alors quasiment partir de zéro. La nécessité de mener une nouvelle campagne de forage, des études d'impact environnemental, des études sociales, des tests métallurgiques, etc. - des tâches dans lesquelles nous avons déjà investi des millions - entraînera inévitablement des retards considérables», écrit GoviEx dans un courrier à l’intention de ses actionnaires. De tels retards seraient en contradiction avec les objectifs déclarés du gouvernement en matière de développement rapide et de progrès économique dans la région. En juin, l’entreprise avait obtenu le certificat radiologique, une exigence réglementaire préalable au démarrage des opérations minières.
D'après elle, cette décision n’est pas conforme à la procédure de retrait prescrite légalement. GoviEx Uranium a précisé dans un communiqué que l'entreprise s'efforçait de rester transparente et de poursuivre sa collaboration avec les représentants du gouvernement et les parties prenantes. Toutefois, elle se réserve le droit de faire appel de la décision de retrait des droits miniers devant les juridictions nationales ou internationales compétentes.
Le 26 juin 2023, l'armée nigérienne a chassé du pouvoir le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, et a abrogé la Constitution. Le chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani, s'est alors autoproclamé nouveau dirigeant du pays.
Le permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren avait été retiré de la même façon à l’entreprise française Orano début juillet 2024.
Source
M.A./C.B. d’après des communiqués de presse de GoviEx Uranium des 6 juin et 4 juillet 2024 et un courrier aux actionnaires du 17 juillet 2024