Naarea met en service l’installation test qui permettra de développer les microréacteurs

Dans le nouvel environnement I-Lab de Naarea (Nuclear Abundant Affordable Resourceful Energy for All), quelque 20 ingénieurs mènent des tests non nucléaires et des expérimentations sur une surface de 2400 m² en vue développement du microréacteur XARM (eXtrasmall Advanced Modular Reactor). Les données expérimentales collectées permettront de valider les études et les calculs mais aussi de tester des procédés et matériaux innovants. Par ailleurs, elles enrichiront la documentation technique exigée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) dans le cadre du processus d’homologation.

Le I-Lab est organisé en trois zones essentielles:

• Une zone industrie dédiée à la fabrication des sels caloporteurs, au prototypage, aux essais d’assemblages et tests automatisés et à la validation de la future architecture digitale des usines de production de Naarea.
• Une zone d’essais dédiée à l’exploitation de plateformes expérimentales, conçues pour valider les composants thermohydrauliques destinés au microréacteur XAMR. Ces plateformes incluront principalement des boucles d’essais et des plateformes de tests à différentes échelles.
• Une zone composée de laboratoires spécialisés:
  – un laboratoire matériaux dédié à l’étude de la corrosion et du comportement mécanique.
  – un laboratoire de chimie et analyses qui aura la charge du développement de méthodes, de procédés et d’analyse des matières et de leur niveau de pureté.
  – un laboratoire gaz qui permettra de développer les systèmes gaz du microréacteur XAMR (filtration des gaz rares, séchage des gaz d’inertage des sels, enrichissement et traitement des gaz chlorés).

Les particularités du microréacteur XARM
Le microréacteur XARM de Naarea est un microréacteur à sels fondus comportant un spectre de neutrons rapide et qui utilise du sel liquide comme caloporteur et des déchets à longue durée de vie comme combustible. Il permettra de fermer le cycle du combustible, fait partie des réacteurs de la génération IV, et peut fournir de l’électricité (40 MW_e) et de la chaleur (80 MW_t). Un jumeau numérique est utilisé dans le cadre du développement.

D’après le site Internet de l’entreprise, Naarea poursuit un calendrier très ambitieux pour remettre le Dossier d’options de sûreté (DOS, étape préalable à l’homologation) pour la mise en service d’un prototype d’ici à 2028 et lancer la fabrication en série d’ici à 2030. L’entreprise bénéficie du soutien du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), ainsi que des acteurs de la branche tels qu’Assystem, Dassault Systèmes, Orano et Framatome.