Mortalité par cancer plus faible parmi les employés de Sellafield
La mortalité par cancer parmi plus de 14'000 employés de British Nuclear Fuels plc (BNFL) qui ont travaillé à Sellafield entre 1947 et 1975 est inférieure de 5% à la moyenne enregistrée en Angleterre et au pays de Galles.
Tel est le résultat d'une étude de l'Ecole londonienne de l'hygiène et de la médecine tropicale qui a été publiée mi-février dans le "British Journal of Cancer". BNFL exploite à Sellafield son usine de retraitement et la centrale nucléaire de Calder Hall (4 x 50 MW, Magnox) qui produit de l'électricité depuis les années 50. Diverses installations de conditionnement des déchets radioactifs sont aussi en service sur ce même site, où une installation de démonstration produit par ailleurs du combustible à oxydes mixtes d'uranium et de plutonium (Mox) depuis 1993.
L'étude a analysé les décès survenus jusqu'à la fin de 1992. Elle a constaté une mortalité supérieure à la moyenne nationale pour le cancer de la plèvre et le cancer de la thyroïde, mais n'a pas pu établir de lien significatif entre le risque de cancer et une dose accumulée de rayonnements. Selon BNFL, des études antérieures avaient déjà observé un nombre au-dessus de la moyenne de cas de cancer de la plèvre et les avaient attribués au contact avec des fibres d'amiante. Une mortalité inférieure à la moyenne nationale a été constatée pour les cancers de la langue et de la gorge, du foie et de la vésicule biliaire, ainsi que pour les cancer du larynx et la leucémie.
Les scientifiques londoniens ont analysé tout particulièrement la mortalité par cancer de personnes qui, dans l'exercice de leur profession, étaient en contact avec du plutonium. Pour certaines formes de cancer, ils ont trouvé là aussi des écarts par rapport à la valeur statistique escomptée. Ils sont toutefois parvenus à la conclusion que globalement, les "travailleurs du plutonium" n'étaient pas exposés à un risque de cancer significativement plus élevé que d'autres personnes exposées professionnellement aux radiations.
Source
M.K./C.P. d'après le British Journal of Cancer février 1999