M. Fratin, ministre italien de l’Environnement, estime que: «l’Italie est prête à revenir dans le nucléaire»

Gilberto Pichetto Fratin, ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, a décrit au quotidien «Il Sole 24 Ore» les projets du pays pour reconstruire des réacteurs nucléaires avancés. D’ici fin 2027, un programme national «qui vise le développement de la production d’énergie à partir de sources nucléaires et contribuera à la stratégie de neutralité carbone d’ici à 2050» sera présenté.

29 janv. 2025
Gilberto Pichetto Fratin, ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique (à gauche)
Gilberto Pichetto Fratin, ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, souhaite ne pas perdre de temps et remettre l’Italie sur la voie du nucléaire afin de garantir des prix de l’énergie durables pour les particuliers et les entreprises. Sur la photo: le ministre Fratin (à gauche) et le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors d’une réunion ministérielle du Groupe mondial de l'énergie de fusion de l’AIEA en novembre 2024, à Rome.
Source: Dean Calma / IAEO

M. Fratin a déclaré dans le cadre d’une interview accordée au quotidien italien d’information économique «Il Sole 24 Ore» le 23 janvier 2025: «L’Italie est prête à revenir dans le nucléaire. Il s’agit d’une décision importante, qui ne consiste pas à remplacer les énergies renouvelables mais à les compléter, et ainsi à garantir un mix énergétique équilibré et durable.» Le ministre souhaite agir maintenant, et doter l’Italie des instruments qui lui permettront de ne pas rater l’opportunité de jouer un rôle de premier plan dans un contexte dans lequel la décarbonation et la sécurité d’approvisionnement seront fondamentales au cours les prochaines décennies.

M. Fratin souhaite soumettre au gouvernement, pour approbation, au cours des deux prochaines semaines, un premier projet de loi comportant les règles d’un retour au nucléaire. À partir de là, un plan national qui vise le développement de la production d’énergie à partir de sources nucléaires et contribuera à la stratégie de neutralité carbone d’ici à 2050 sera élaboré. D’après M. Fratin, ce plan sera finalisé d’ici fin 2027. Lors de l’interview, le ministre a souligné que de nombreuses personnalités ainsi que des hommes et femmes politiques avaient revu leur position anti-nucléaire au regard des résultats de la recherche, et que même les jeunes étaient largement favorables à l’énergie nucléaire verte.

Vue d’ensemble des projets nucléaires de l’Italie
L’Italie avait décidé de sortir du nucléaire suite à l’accident de réacteur de Tchernobyl. Ses dernières centrales ont été déconnectées du réseau en 1990, conformément aux résultats d’un référendum. Un nouveau référendum organisé en 2011 avait confirmé la sortie du nucléaire du pays. Mais dans le contexte de la crise énergétique actuelle, le gouvernement italien de Giorgia Meloni, aux commandes depuis mai 2023, envisage de revenir dans le nucléaire et a mis sur pied, à cet effet, une plateforme nationale pour l’énergie nucléaire durable (PNNS), laquelle doit permettre d’étudier le recours à de nouvelles technologies de fission nucléaire modulaires ainsi que l’utilisation à long terme du nucléaire, et d’établir une feuille de route ainsi que des directives à cet effet.

Le 1er juillet 2024, le ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique a annoncé avoir remis à la Commission européenne une version actualisée de son Plan national intégré pour l’Énergie et le Climat (Piano Nazionale Integrato Energia e Clima, PNIEC, version en italien, version en anglais). Celui-ci précise qu’un système composé à 100% de renouvelables n’est pas efficace économiquement en raison de coûts de systèmes en constante augmentation, et qu’une part de production d’électricité planifiable est requise. Par conséquent, le gouvernement étudie le recours à de nouvelles technologies nucléaires, telles que les petits réacteurs modulaires (SMR) et les réacteurs avancés de la génération IV, ainsi qu’à la technologie de fusion, afin de produire une électricité planifiable.

L’énergie nucléaire avancée, y compris la fusion nucléaire, pourrait représenter une part comprise entre 11% et 22% dans le mix électrique global de l’Italie à l’horizon 2050. Une part de nucléaire d’au moins 11% permettrait au pays d’économiser 17 milliards d’euros dans le cadre de la décarbonation de son économie, par rapport à un scénario sans nucléaire (PNIEC, p. 94). M. Fratin a cité ces chiffres lors de son interview au Il Sole 24 Ore.

Source

B.G./C.B. d’après la page internet du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique consacrée au PNIEC au 1er juillet 2024, ainsi qu’un article du Il Sole 24 Ore du 23 janvier 2025

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