Les plans de l’International Linear Collider se concrétisent

Lors d’un congrès organisé à Pékin, l’International Committee for Future Accelerators (ICFA) a publié le «Reference Design Report» du prochain grand accélérateur de particules, l’International Linear Collider (ILC). Ce rapport servira de base à la planification technique de l’ILC jusqu’en 2010.

18 mars 2007

Le document de référence précise les paramètres suivants pour l'ILC : un accélérateur linéaire qui mettra en collision 14'000 électrons et positrons par seconde avec une énergie extrêmement élevée de 0,5 à 1 téraélectronvolt (TeV). D'après la théorie actuelle, de telles collisions entraînent la formation d'un grand nombre de nouvelles particules élémentaires. Leur démonstration devrait fournir des réponses à toute une série de questions fondamentales de physique, ainsi l'origine de la masse, la masse noire et l'énergie noire dans l'univers, ou l'importance de dimensions supplémentaires dans l'espace-temps.

Successeur du Large Hadron Collider

L'ILC est le projet qui suivra la construction du Grand collisionneur de hadrons LHC (Large Hadron Collider) du Cern, à Genève. Les activités de recherche au LHC commenceront dans le courant de cette année. Le projet ILC ne sera construit que si le LHC livre les résultats substantiels espérés. Une décision ne sera donc pas prise avant 2010. Parallèlement à la planification de l'ILC, des études de faisabilité sont déjà en cours au Cern en vue d'un accélérateur de la génération suivante, le Clic (Compact Linear Collider), qui devrait accélérer des particules à des énergies encore plus élevées. Le résultat de ces études est attendu d'ici 2010 également.

8,3 milliards de francs et 13'000 années-personnes

Comme le LHC de Genève et aussi, depuis 2004, l'European Free-electron Laser du synchrotron allemand d'électrons de Hambourg, l'ILC fonctionnera avec des aimants supraconducteurs. Mais contrairement au LHC, où les particules sont accélérées sur un anneau fermé et émettent ainsi en permanence de l'énergie par le «faisceau synchrotron», l'ILC sera un accélérateur linéaire, et aucune énergie ne sera perdue.

Pour atteindre une énergie de 0,5 TeV, il faut 16'000 aimants en niobium refroidis à la température de l'hélium liquide. Ils seront aménagés dans une cavité de 30 km de longueur située dans un tunnel rectiligne à une centaine de mètres de profondeur. Un prolongement à 50 km sera nécessaire pour une extension ultérieure à 1 TeV.

L'ICFA a évalué le coût de construction d'une telle installation. Ce coût est similaire à celui du LHC si l'on inclut les équipements déjà disponibles sur place qui continueraient d'être utilisés, à savoir 1,8 milliard de dollars (2,2 milliards de francs) pour les travaux liés au site, et 4,9 milliards de dollars (6,1 milliards de francs) pour les équipements techniques. L'ICFA calcule par ailleurs 13'000 années-personnes pour les travaux de soutien. Les sites possible de l'installation sont Genève, Chicago, Hambourg ou au Japon.

    Source

    P.B./C.P. d’après un communiqué de presse de l’ICFA du 8 février 2007, et Symmetry, Vol. 3 08/09, octobre/novembre 2006

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