L’énergie nucléaire envisagée dans le mix énergétique australien
S’il s’avérait que les autres sources d’énergie ne permettaient pas à l’avenir de fournir une charge de base propre et à un prix abordable, l’Australie envisagerait de compter l’énergie nucléaire dans son mix énergétique. Tels sont les propos de Martin Ferguson, ministre australien des Ressources et de l’Energie, à l’occasion de la publication du rapport final concernant les options énergétiques de l’Australie, présenté par le Comité pour le Développement économique de l’Australie (CEDA).
Le 8 novembre 2012, le gouvernement australien a publié un Livre blanc sur l’énergie (Energy White Paper) dans lequel il arrive à la conclusion qu’il n’existait actuellement aucun consensus sociétal sur la technologie ni aucun argument économique plaidant en faveur de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Et cela même au regard des prix du carbone et de la nécessité de réduire les émissions. Le Livre blanc concède que certes le gouvernement actuel ne soutient pas l’utilisation de l’énergie nucléaire, mais «que les gouvernements futurs ne partageraient pas nécessairement cet avis». L’évolution de la politique énergétique se caractérise précisément dans le droit des Australiens à bénéficier d’une énergie propre, fiable et compétitive. La politique énergétique se doit de soutenir l’efficacité et la productivité à long terme, et d’améliorer le bien-être national.
Le CEDA est un think tank national indépendant. Il a publié récemment son rapport final intitulé «Australia’s Energy Options: Policy choice not economic inevitability» et en arrive globalement aux même conclusions que le gouvernement. En ce qui le concerne, il plaide cependant en faveur de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Le CEO du CEDA, Stephen Martin, a déclaré que l’exclusion de l’énergie nucléaire dans le Livre blanc du gouvernement constituait une «grave omission.» Il a ajouté que «si l’Australie comptait réellement réduire l’impact du changement climatique, alors elle devrait faire avec l’énergie nucléaire.» Cette forme d’énergie est en effet capable de fournir une charge de base propre à un prix abordable, et pourrait jouer un rôle important si d’autres formes d’énergies, notamment les énergies renouvelables et énergies plus propres, ne faisaient pas leurs preuves.
L’option nucléaire
Lors de la publication du rapport final du CEDA, M. Ferguson a expliqué qu’à la fois le Livre blanc et le rapport du CEDA mettaient en lumière les nouveaux défis auxquels devait faire face le secteur énergétique australien, et présentaient une vision à long terme en vue du renforcement de l’économie énergétique. M. Ferguson a reconnu le soutien du CEDA pour l’énergie nucléaire. «Le Livre blanc indique cependant clairement que l’énergie nucléaire n’est pas nécessaire dans le mix énergétique australien, notre pays possédant de nombreuses sources d’énergie fiables et abordables parmi les énergies fossiles et les énergies renouvelables», a ajouté M. Ferguson. Jusqu’à présent, l’énergie nucléaire n’a jamais été utilisée non seulement parce qu’elle n’est pas compétitive mais aussi parce qu’elle ne bénéficie pas du soutien de la population. Le pays engagera cependant le débat, comme il l’avait fait au cours des dernières décennies sur le thème de l’extraction d’uranium. M. Ferguson admet que le gouvernement australien se doit de tester toutes les formes d’énergie propres. Mais si dans le futur rien de satisfaisant n’était trouvé pour assurer la charge de base, l’Australie devrait alors sérieusement songer à recourir à l’énergie nucléaire.
Source
M.A./C.B d’après le Livre blanc sur l’énergie et des discours du ministère australien de l’Energie du 8 novembre 2012, et l’«Australia’s Energy Options: Policy choice not economic inevitability» du CEDA publié en novembre 2012