Le rapport Curien recommande à EDF des améliorations organisationnelles
Une commission instituée l'année dernière après la divulgation des transports ferroviaires contaminés de combustible usé a recommandé à Electricité de France d'améliorer sur le plan organisationnel son contrôle interne de la sûreté et de la radioprotection et de redéfinir la stratégie et la pratique de sa communication vers l'extérieur.
Lors d'une conférence de presse organisée le 25 mars, le président d'EDF, M. François Roussely, a lui-même commenté ces recommandations et les mesures introduites. La commission présidée par l'ancien ministre français de la recherche Hubert Curien a émis ses recommandations après avoir visité plusieurs sites et entendu des députés, des autorités, des professeurs d'université, des journalistes et des collaborateurs d'EDF, les antinucléaires invités également ayant refusé la discussion.
La commission parvient à la conclusion que surtout dans le domaine de la radioprotection, des mesures globales sont nécessaires pour créer et maintenir la confiance dans les travaux de qualité reconnue déjà effectués. EDF ne peut pas concrétiser ces mesures à elle seule. Le Parlement et le gouvernement sont invités à mettre en place une autorité de la radioprotection forte et indépendante, les réformes introduites à ce sujet il y a quelques années ayant été bloquées à mi-parcours. Selon la proposition de la commission Curien, le contrôle interne d'EDF en matière de radioprotection doit être confié désormais à l'Inspecteur général de la sûreté nucléaire, qui dépend directement de la Direction générale. Le contrôle externe effectué par l'actuel Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) doit être renforcé et il faut conférer à cet office un statut indépendant similaire à celui qui a été décidé récemment pour la Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN).
En matière de communication à l'interne et à l'externe, EDF doit mieux s'adapter à la conception actuelle de l'ouverture et de la transparence, estime la commission, qui considère qu'il ne peut être que dans l'intérêt d'EDF d'informer clairement, sincèrement et rapidement. Surtout pour l'information des autorités locales, le détour habituel par Paris ne convient pas particulièrement pour créer la confiance. Les communiqués sur des événements devraient devenir moins techniques et l'accès aux informations devrait être facilité. La commission estime par ailleurs que la communication devrait se faire d'une manière moins défensive.
Lors de la conférence de presse, M. François Roussely a annoncé la mise en place de mesures organisationnelles en vue de la concrétisation des recommandations de la commission. EDF est entre autres favorable à la création d'une échelle de communication sur les écarts, anomalies et incidents relatifs à la radioprotection et à la propreté radiologique qui serait calquée sur l'échelle internationale des événements nucléaires Ines.
Source
P.B./C.P. d'après Enerpresse du 6 avril et NucNet des 26 mars et 1[sup]er[/sup] avril 1999