Le premier faisceau d’antimatière a été généré au Cern
Une équipe de chercheurs de l’Organisation européenne pour la recherche Cern, à Genève, a réussi à générer un faisceau de particules d’antimatière grâce à une technologie dernier cri.
Les scientifiques de l’expérience Asacusa (Atomic Spectroscopy and Collisions Using Slow Antiproton) sont parvenus à produire un faisceau de particules d’antihydrogène grâce à un dispositif dernier cri. Le groupe recherche des différences entre les atomes et leurs antiparticules afin d’obtenir de nouvelles informations concernant l’apparition de notre Univers. Les scientifiques souhaitent comparer les émissions électriques des atomes d’hydrogène et de leurs antiparticules. Or, pour cela, les antiparticules doivent être maintenues dans leur position à l’aide de champs magnétiques puissants pour empêcher tout contact avec la matière. Or, ces champs magnétiques rendent précisément impossible toute analyse du spectre électromagnétique.
Les chercheurs ont réussi à solutionner le problème en déviant les antiparticules des puissants champs magnétiques. Le groupe a développé pour cela un dispositif qui permet de dévier les antiparticules d’environ trois mètres de leur lieu de production grâce à un agencement de champs magnétiques de différentes puissances en tant que faisceau de particules. Lors du premier essai, les chercheurs ont compté 80 atomes d’antihydrogène dans leur faisceau. Maintenant que le fonctionnement est attesté, les chercheurs peuvent s’attaquer à l’analyse de l’antihydrogène.
En théorie, le spectre électrique de l’hydrogène doit être identique à celui de l’antihydrogène. La découverte d’éventuelles différences pourrait fournir des indications importantes à l’une des questions cosmologiques les plus importantes de notre histoire: pourquoi notre Univers est-il principalement constitué de matière? Yasunori Yamazaki, qui dirige le groupe Asacusa, explique: «Nous partons du principe que la matière et l’antimatière ont été produites à quantité égale lors du big-bang .» Si la matière rencontre l’antimatière, toutes deux se transforment en énergie. Si au début notre Univers est réellement apparu à partir d’une même quantité de matière et d’antimatière, alors d’après l’état actuel des connaissances scientifiques, il ne devrait subsister en théorie que de l’énergie libre, à moins qu’un Univers d’antimatière ait été créé parallèlement. Pour des raisons encore inconnues, il se trouve que notre Univers se compose exclusivement de matière.
Source
M.B./C.B. d’après un communiqué du Cern, et Symmetry du 21 janvier 2014