Le Parlement européen demande un embargo sur l’uranium russe

Le 7 avril 2022, les députés ont adopté une résolution par 513 voix pour, 22 contre et 19 abstentions. L’embargo devrait s’accompagner d’un plan visant à garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’UE, ainsi que d’une stratégie pour «revenir sur ces sanctions au cas où la Russie prendrait des mesures visant à rétablir l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, et où elle retirerait totalement ses troupes du territoire ukrainien».

Les fournitures d’uranium russe pour les centrales nucléaires au sein de l’UE sont également concernées par cet embargo. Les données d’Eurostat pour l'année 2020 indiquent que la Russie a fourni 20,2% du combustible d’uranium aux États-membres de l’UE. Elle occupe ainsi la deuxième place, derrière le Niger (20,3%), et est suivie du Kazakhstan (19,2%) et du Canada (18,4%). Les autres fournisseurs de l’UE sont l’Australie (13,3%) et la Namibie (3,8%).

Après son extraction, l’uranium doit également être enrichi. La Russie fourni environ 35% de l’uranium enrichi au niveau mondial, et possède ainsi la plus importante capacité d’enrichissement, devant la Chine. Au sein de l’UE, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France sont également en mesure d’enrichir l’uranium.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a confirmé avoir réceptionné la première livraison de combustible russe destiné à la centrale nucléaire de Paks par avion la semaine passée, la guerre en Ukraine ayant rendu impossible tout acheminement par le rail. La marchandise a transité par l’espace aérien de la Biélorussie, de la Pologne et de la Slovaquie, sur accord des trois pays.