Le gouvernement britannique donne son feu vert à Hinkley Point C

Le gouvernement britannique a autorisé le 15 septembre 2016 le projet de nouvelle construction Hinkley Point C. Plusieurs conditions devront toutefois être remplies. Ainsi, EDF ne pourra pas vendre sa participation majoritaire avant l’achèvement de l’installation sans l’aval du gouvernement britannique. Le gouvernement sera aussi autorisé à intervenir en cas de modifications de propriété également après la mise en service de Hinkley Point C.

Le ministre de l’Energie britannique Greg Clark a déclaré: «Une fois que nous aurons étudié dans le détail la proposition pour Hinkley Point C, nous mettrons en place une série de mesures destinées à accroître la sécurité, et nous veillerons à ce que Hinkley Point ne puisse pas changer de propriétaire sans l’accord du gouvernement. Nous avons donc décidé de poursuivre ce projet de nouvelle construction nucléaire, le premier depuis une génération.»

Le ministre français de l’Economie et des Finances Michel Sapin a qualifié la décision de bonne nouvelle pour l’industrie nucléaire française: «Cette décision est une étape importante dans la collaboration franco-britannique dans les domaines industriel et énergétique».

China General Nuclear Power Group (CGN) – un des investisseurs du projet – s’est réjoui de la nouvelle. L’entreprise peut désormais avancer dans la construction de capacités nucléaires indispensables sur les sites de Hinkley Point, de Sizewell et de Bradwell avec sa partenaire stratégique, EDF. CGN prévoit, en plus de sa participation d’un tiers dans Hinkley Point C, d’acheter également une participation dans les deux EPR en projet sur le site de Sizewell, à Sussex, et dans la tranche Hualong-One de Bradwell, à Essex.

Un nouveau cadre légal en projet

Le gouvernement britannique souhaite également créer un nouveau cadre légal en vue de futurs investissements étrangers dans des «infrastructures critiques» en Grande-Bretagne, qui concernent l’énergie nucléaire, et qui s’appliquera également à de futurs projets après Hinkley Point. Cela implique que le gouvernement britannique rachètera une part spécifique dans l’ensemble des futurs projets de nouvelles constructions nucléaires. Ainsi, les participations importantes ne pourront pas être vendues sans être portées à la connaissance du gouvernement, voire être autorisées par celui-ci. L’Office for Nuclear Regulation (ONR) devra par ailleurs être informé de tout changement de propriétaire ou d’associé. Le gouvernement pourrait ainsi au besoin prendre des mesures destinées à renforcer la sécurité nationale.

Fin juillet 2016, le gouvernement britannique avait décidé à la surprise générale d’étudier une nouvelle fois le projet Hinkley Point C et de prendre une décision au début de l’automne. Un jour avant, le conseil d’administration d’EDF avait donné son feu vert à l’investissement. Le coût du projet s’élève à 18 milliards de livres sterling (CHF 23 mia.). Près d’un tiers sera détenu par CGN.