Le gouvernement australien souhaite étudier le SMR en tant que partie de la planification énergétique
Le gouvernement fédéral australien souhaite étudier la possibilité de recourir aux petits réacteurs modulaires dans le cadre de sa politique. Il espère ainsi réaliser ses objectifs à moyen et à long terme de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
Le «Technology investment roadmap discussion paper – A framework to accelerate low emissions technologies», publié par la coalition gouvernementale australienne le 21 mai 2020, précise que les petits réacteurs modulaires ont du «potentiel». Le document présente la manière dont l’Australie peut réaliser son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 26 à 28% d’ici 2030. Par ailleurs, il montre comment le pays peut parvenir à réaliser sa part de l'objectif général de l’Accord de Paris, à savoir zéro émission net au cours de la seconde moitié du siècle au niveau mondial.
On peut lire dans le document que les nouvelles technologies nucléaires – par exemple les petits réacteurs modulaires – présentent certes du potentiel, mais requièrent des efforts de recherche et de développement ainsi que des pistes d’utilisation concrètes. «Les défis techniques, tarifaires et relevant de la politique environnementale contribueront non seulement à l’acceptation sociétale de l’énergie nucléaire en Australie, mais seront aussi les principaux facteurs déterminants pour les utilisations futures».
Le document a passé en revue plus de 140 technologies, parmi lesquelles l’hydrogène, les énergies renouvelables, les biocarburants ainsi que la séparation et la séquestration du carbone. Certes, le soleil et le vent sont les deux modes de production les moins coûteux, mais leur fiabilité reste problématique, et le gaz jouera un rôle important pour compenser les fluctuations des nouvelles sources renouvelables.
En décembre 2019, un comité parlementaire avait indiqué que le gouvernement australien devait prendre en considération une annulation partielle du moratoire actuel sur l’énergie nucléaire afin de rendre possible le recours à des technologies de réacteurs nouvelles et émergentes, y compris des générations III+ et IV. Le gouvernement avait toutefois maintenu un moratoire entre partis, portant sur la construction et l’exploitation de centrales nucléaires en Australie.
Les entreprises telles que le groupe étatique russe Rosatom et l'Américain NuScale, estiment que la technologie des petits réacteurs modulaires de la génération IV est parfaitement adaptée à la situation de l’Australie en raison de sa grande fiabilité pour fournir la charge de base nécessaire pour compenser la production volatile des énergies renouvelables.
Source
M.A./C.B. d’après NucNet du 25 mai, et le document Technology investment roadmap discussion paper – A framework to accelerate low emissions technologies», publié par le gouvernement australien en mai 2020