L'Australie devient le premier fournisseur d'uranium de l'UE
Les exploitants de centrales nucléaires de l'UE des 27 ont acquis en 2009 plus d'un cinquième de leur uranium en Australie, devant la Russie et le Canada. C'est ce qui ressort du rapport annuel de l'Euratom Supply Agency (ESA).
L'ESA fonde ses indications sur des communiqués des exploitants de centrales nucléaires de l'Europe des 27. En 2009, le combustible neuf chargé dans les centrales nucléaires commerciales de l'UE des 27 atteint 2807 t d'uranium (U). Ceci correspond à 19'333 t d'uranium naturel. Selon les marchés d'approvisionnement, l'UE des 27 a importé 17'591 t d'U. La différence entre les chargements et les livraisons est donc de 1742 T d'U ou de 9%. Les exploitants ont couvert cette différence en puisant dans leurs stocks d'uranium.
Recul d'un tiers des prix du marché spot
Le marché européen du combustible nucléaire représente près d'un tiers du marché mondial. Selon les informations communiquées par l'ESA, 94,8% des livraisons d'uranium de 2009 relevaient de marchés d'approvisionnement à long terme, le reste étant acheté sur le marché spot. Le prix moyen payé par l'UE pour des livraisons sous couvert de marchés à long terme a atteint en 2009 USD 29,88 la livre d'U3O8 (USD 77,68 le kilo d'Umet). Ceci correspond à une augmentation de 18% par rapport à l'année précédente. Le prix sur le marché spot connaît en revanche depuis 2008 un recul de 34% et se situait en 2009 à une moyenne d'USD 41,83 la livre d'U3O8 (USD 108,75 le kg d'Umet). Malgré cela, l'ESA recommande aux exploitants d'assurer leur approvisionnement sous couvert de marchés à long terme.
Stabilité de la sûreté d'approvisionnement
L'ESA considère donc l'approvisionnement de l'UE des 27 en combustible uranium comme assuré. Les réserves stratégiques d'uranium ainsi que les marchés d'approvisionnement à long terme sont suffisants pour couvrir les besoins futurs des producteurs d'électricité. L'approvisionnement en uranium enrichi, assuré pour les deux tiers par les prestations d'Eurodif, d'Areva et d'Urenco, est en ordre. Le prestataire russe Tenex constitue avec 30% de parts de marché un autre partenaire de poids dans le domaine de l'enrichissement d'uranium pour l'UE des 27.
Une production d'uranium en hausse dans le monde entier
Le rapport annuel de l'ESA mentionne également les chiffres globaux de l'extraction d'uranium naturel. Ils ont atteint près de 50'519 t d'U en 2009, ce qui correspond à une augmentation de 15% par rapport à 2008. En 2009, le Kazakhstan a ravi pour la première fois la place de premier producteur au monde avec 13'820 t, soit 27% de plus que l'année précédente (2008: 8521 t). Le deuxième producteur en 2009 est le Canada (10'173 t), suivi de l'Afrique (8536 t), de l'Australie (7928 t), de la Russie (3564 t), de l'Ouzbékistan (2429 t) et des Etats-Unis (1453 t).
L'ESA renseigne également sur la capacité globale d'enrichissement. Le Russe Atomenergoprom reste le champion toutes catégories avec une capacité de 27'000 unités de travail de séparation (UTS) ou 45% de la capacité globale mondiale. Il est suivi par Urenco (12'000 UTS, 20%), par le Français Eurodif (10'800 UTS, 18%) et par l'Américain Usec (8000 UTS, 13%). Mais compte tenu des nombreux nouveaux projets d'usines d'enrichissement dans le monde, cette image pourra être amenée à évoluer sensiblement au cours des prochaines années, selon le rapport annuel de l'ESA.
Un horizon à 100 ans pour l'uranium
L'ESA chiffre à 100 ans la portée des ressources en uranium actuellement identifiables. Les experts de l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE mentionnent également une valeur analogue dans leur «Red Book 2009» récemment publié. Après mise en service des réacteurs à neutrons rapides de 4e génération, ces ressources devraient même pouvoir suffire pour 3000 ans.
Source
D.S./P.C. d'après le Rapport annuel 2009 de l'ESA