L’arrêt planifié d’Oskarshamn 1 et 2 grève le bilan de Fortum

Le 23 juin 2015, E.On Sverige AB avait annoncé qu’elle envisageait de déconnecter du réseau les tranches 1 et 2 de la centrale nucléaire d’Oskarshamn, exploitées par sa filiale suédoise OKG AB. En tant qu’actionnaire majoritaire, E.On détient 54,5% de l’entreprise. Elle estime que sur le plan financier, il n’est pas judicieux de poursuivre l’exploitation d’Oskarshamn 2 (BWR, 638 MW) au-delà de 2020, des travaux de modernisation très coûteux, notamment dans un nouveau système de refroidissement, étant alors nécessaires. La tranche est arrêtée depuis 2013 dans le cadre de travaux de rééquipement. Jonas Abrahamsson, directeur général d’E.On Sverige, avait alors annoncé que les changements fondamentaux opérés sur le marché de l’électricité associés à la taxe suédoise sur le rendement thermique des réacteurs nucléaires avaient impacté la rentabilité des petits réacteurs notamment. Oskarshamn 1 (BWR, 473 MW) devrait elle aussi, pour les mêmes raisons, être mise hors service entre 2017 et 2019. D’après E.On, la date de mise à l’arrêt n’a pas encore été fixée, une décision du tribunal environnemental est attendue concernant la condition formelle pour une mise hors service définitive. OKB avait remis une demande correspondante mi-juin 2015. Oskarshamn 3, le dernier réacteur à eau bouillante sur les trois que compte de la centrale, d’une puissance de 1400 MW, restera quant à lui en exploitation jusqu’à nouvel ordre.

Assemblée générale extraordinaire du 14 octobre 2015

Une assemblée générale extraordinaire se tiendra le 14 octobre dans les locaux d’OKG afin d’aborder la mise à l’arrêt anticipé des tranches 1 et 2. Fortum, qui détient environ 45,5% des actions OKG, s’était déjà prononcée en faveur de la poursuite de l’exploitation des installations en juin 2015: «Le fait qu’Oskarshamn 1 et 2 continuent à produire de l’électricité est dans l’intérêt de tous». L’entreprise estime que cela donne plus de temps pour augmenter la part de la production d’électricité neutre en CO₂, et garantit à l’industrie et à la société suédoises la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Mais la décision revient entièrement à E.On.

Fortum a demandé une estimation des impacts financiers d’une mise à l’arrêt anticipé d’Oskarshamn 1 et 2. Selon elle, une telle décision grèverait le résultat de l’entreprise au troisième trimestre 2015 à hauteur de 700 millions d’euros.