La Suisse, membre à part entière du "Generation IV International Forum"
La Suisse a été admise mi-février 2002 au sein du "Generation IV International Forum" (GIF) comme 10e membre de cette institution.
Le GIF est l'élément principal d'une initiative lancée par le Département américain de l'énergie DOE. Ce projet entend développer jusqu'à la maturité industrielle, dans 20 à 30 ans, au moins une nouvelle génération de centrales nucléaires qui soit supérieure aux meilleures installations actuelles sur les plans technique et économique.
Au cours des travaux du GIF effectués jusqu'à présent, les objectifs ont été déplacés vers l'ensemble des systèmes, le caractère durable du cycle du combustible se hissant ici au premier rang des préoccupations: la production de déchets (quantité, radiotoxicité), la mise à profit des ressources et la résistance à la prolifération sont devenues des critères clés. Les nouvelles exigences posées aux futurs systèmes englobent désormais les points suivants:
- coût des installations inférieur à 1000 dollars par kWe installé et coût de l'électricité inférieur à 3 cents/kWh;
- fréquence d'un endommagement du cœur inférieur à 10-6 par année-réacteur;
- aucun endommagement grave du cœur pour des "séquences d'accident plausibles";
- solutions fiables pour tous les flux de déchets;
- tolérance par rapport aux défaillances humaines;
- aucune nécessité d'une planification d'urgence au-delà de la clôture de l'installation (pour des "scénarios d'accident crédibles").
Le GIF veut faciliter la coopération bilatérale et multilatérale en matière de développement de nouveaux systèmes énergétiques nucléaires. Un accord formel a été signé au milieu de 2001 par l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, la France, la Grande-Bretagne, le Japon et les USA, accord qui fournit le cadre d'une coopération des pays membres dans le domaine de la recherche et développement. Des observateurs d'Euratom, de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire (AEN) veillent à ce que les pays non membres puissent exprimer leur point de vue. Chaque pays membre a un siège dans le "Policy Group" et dans le "Technical Experts Group", organes de direction suprêmes, et délègue également des experts dans les groupes de travail techniques qui mettent au point le "carnet de route" et définissent donc les travaux de R &D nécessaires.
Les activités du GI se concentrent actuellement sur la "sélection finale", qui permettra de réduire à 6-8 les 20 meilleurs concepts présélectionnés. Les "carnets de route" de R &D correspondants devraient être établis d'ici fin septembre 2002. Les décisions prochaines sont très importantes pour l'orientation des futurs projets de R &D et font donc l'objet de chaudes discussions. Un consensus est recherché, mais il est d'ores et déjà évident que les Etats-Unis joueront un rôle de premier plan. Dans le cadre d'une première évaluation globale, les réacteurs refroidis au gaz ou avec du métal liquide occupent une place de choix, les concepts de réacteurs refroidis à l'eau n'apparaissant que "sur demande particulière" dans la liste des systèmes attrayants à long terme dont il faut poursuivre le développement.
Les travaux du "Fuel Cycle Crosscut Group" ont occupé jusqu'à présent une grande place; ce groupe de travail s'est penché de manière approfondie sur quatre options du cycle du combustible, avec comme principe de base une augmentation de la consommation énergétique mondiale. Les résultats principaux de ces travaux présentent aussi un intérêt dans la mesure où ils signifient un revirement total pour les Etats-Unis: les cycles du combustible sans recyclage, c'est-à-dire le stockage final direct sans retraitement, sont presque réprouvés. Selon le groupe de travail, la fermeture des cycles du combustible (si possible multirecyclage avec retraitement et séparation ciblée des matières spécifiques) permet à plus long terme de réduire la quantité et la radiotoxicité des déchets, d'optimiser la forme conférée aux déchets sous les angles de la durabilité et de la résistance à la lixiviation, d'optimaliser la capacité du stockage final (moindre production de chaleur résiduelle) et d'allonger considérablement les stocks de combustible. Du fait de la structure des coûts de la production d'électricité nucléaire, le choix du cycle du combustible ne sera pas obligatoirement influencé par des considérations économiques.
Source
H.R./C.P. d'après un communiqué du PSI/NES de mars 2002
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