La Commission européenne craint un effondrement de la croissance des énergies renouvelables

Les conditions cadres ne sont pas suffisantes pour faire disparaître le carbone de l'électricité européenne au profit des énergies renouvelables après 2020, prévient la Commission européenne. Elle travaille par conséquent à une nouvelle directive européenne et veut atteindre ces objectifs ambitieux en doublant les moyens financiers dédiés à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables dans le fond de cohésion. L'UE projette de réduire les émissions de manière drastique d'ici à 2050 et mise pour cela sur l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire ainsi que le captage et le stockage de CO2 (CSC).

18 juin 2012

Dans sa stratégie 20-20-20 de protection du climat, l'UE souhaite notamment développer les énergies renouvelables. Dans ce scénario, d'ici à 2020, la part des énergies renouvelables devrait atteindre 20% de l'ensemble de la consommation énergétique, les émissions de gaz à effet de serre baisser de 20% et l'efficacité énergétique augmenter en conséquence. Selon Florian Ermacora, assistant du directeur général à la direction générale Energie de la Commission européenne, des progrès auraient été accomplis dans ce sens. La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique serait ainsi passée de 8,5 à 12,4% depuis 2005. La Commission craint cependant un effondrement de la croissance du marché des énergies renouvelables, marché dans lequel l'industrie n'investit qu'avec prudence et demande plus de sécurité en termes de planification. Par ailleurs, les coûts baissent trop lentement, observe encore Monsieur Ermacora.

Faire baisser les coûts et encourager l'investissement

La Commission européenne soutient l'idée selon laquelle la baisse des coûts pour les énergies renouvelables passe par l'encouragement de la compétition sur le marché européen de l'énergie. Les subventions pour les carburants fossiles devraient progressivement disparaître et l'imposition de l'énergie être conçue de manière à inciter à investir dans des technologies pauvres en CO2. La promotion des énergies renouvelables devrait dans le même temps progressivement diminuer ou même être supprimée, ce pour permettre à cette branche de l'économie, à long terme, de devenir compétitive par rapport à d'autres sources d'énergie, explique la Commission européenne. L'UE devrait de plus faire en sorte que les énergies éolienne et solaire soient produites là où cela est économiquement pertinent, comme les entreprises l'ont aussi fait dans le cas d'autres produits et services. La Commission européenne prévoit que les pays de l'UE puissent acheter de l'énergie éolienne ou solaire d'un autre pays de l'UE, ou d'un pays externe à l'UE, à un prix inférieur aux coûts du développement de leurs propres sources d'énergies renouvelables.

Des moyens financiers insuffisants

La mise en place coordonnée du tournant énergétique à l'échelle européenne coûte cher. La Commission a par conséquent proposé de doubler le montant attribué à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables dans le fond de cohésion du prochain cadre financier pluriannuel (2014-2020) pour le porter à 17 milliards d'euros (CHF 20 mia.). 6,5 milliards d'euros supplémentaires (CHF 7,8 mia.) doivent par ailleurs être mis à disposition pour des mesures de promotion des nouvelles technologies dans le cadre du programme «Horizon 2020». Des subventions d'un montant de 9,1 milliards d'euros (CHF 10,9 mia.) sont prévues pour couvrir les frais d'une extension du réseau aussi nécessaire qu'urgente. Des négociations sont actuellement en cours entre les Etats membres et le Parlement européen pour décider combien d'argent sera finalement attribué au nouveau budget de l'UE. Il est prévu que les subventions ne seront utilisées que dans les cas où la construction du réseau n'est pas rentable du point de vue économique, mais demeure indispensable. Pour le reste, l'extension du réseau sera principalement financée par des sociétés privées.

L'énergie nucléaire fait partie de la solution

Selon la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050 publiée en décembre 2011 par la Commission européenne, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 80% d'ici à 2050. Pour atteindre cet objectif, le secteur énergétique de l'Europe devra produire son énergie quasiment sans émission de carbone. Le nucléaire, le CSC et les économies jouent ici un rôle primordial.

Source

M.B./T.M. d'après un communiqué de la Commission européenne du 8 juin et un communiqué d'EurActiv du 12 juin 2012

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