Jospin confirme l'orientation clairement pronucléaire de la France
Dans une longue interview à la radio RTL le 15 décembre 1998, le Premier ministre Lionel Jospin a pris position en détail entre autres sur la politique de la France en matière d'énergie nucléaire.
On trouvera ci-dessous le passage correspondant de cette interview:
"Sur le nucléaire, en dehors des Verts, toutes les autres forces politiques françaises sont favorables au nucléaire. Les Verts ont plus de réticence, mais ils ne mettent pas en cause l'orientation pour autant qu'il y ait une diversification des sources d'énergie. Alors moi, ma formule est simple: la France sans le nucléaire aujourd'hui, et à un terme que je n'ai pas à considérer aujourd'hui, c'est impossible. Mais le nucléaire sans les Français, c'est-à-dire un nucléaire opaque, un nucléaire secret, un nucléaire fondé sur un lobby, un nucléaire auquel on n'impose pas la transparence des autorités indépendantes pour le contrôler, une diversification des voix, un calcul de son intérêt économique ... ça, c'est fini. Et donc je pense que la voie que nous définissons est équilibrée. Et les Verts en l'espèce, non pas parce que c'était les Verts, mais aussi parce qu'on pensait que c'était juste, ont obtenu à l'occasion de nos décisions récentes une diversification des voies pour les déchets avec non seulement l'idée d'envisager à terme, par des laboratoires, un enfouissement en profondeur, mais aussi un containement en sub-surface comme on dit, ont obtenu la transparence, une enquête publique sur La Hague qui sera lancée. Donc, on a dans cette affaire du nucléaire une approche qui est une approche raisonnable. Le nucléaire comme source indispensable en France, oui, mais un nucléaire contrôlé, maîtrisé et expertisé."
Le jour de cette interview, "Le Monde" a publié un article sur une réunion au sommet des Verts français dans lequel on a pu lire ce qui suit: "Sans déjuger Mme Voynet, Noël Mamère et Daniel Cohn-Bendit - tous deux absents de ce conseil national, comme la ministre - avaient expliqué avant la tenue du CNIR (ndlr: Conseil national interrégional des Verts) qu'il faudrait 'faire du nucléaire un thème majeur de la campagne' des élections européennes, et 'démontrer l'isolement de la France dans ses choix énergétiques'". Il semble donc qu'un élément stratégique important de la campagne des élections européennes consistera pour les Verts à présenter la France comme un pays isolé avec sa politique énergétique pronucléaire.
Source
P.H./C.P.