Japon: le chef du gouvernement en faveur de nouvelles centrales nucléaires

Le nouveau Premier ministre du Japon Shinzo Abe a fait une première déclaration publique selon laquelle son gouvernement serait en faveur de la construction de nouvelles centrales nucléaires.

7 janv. 2013

Abe a souligné dans sa déclaration qu’il était occupé à analyser «calmement» les causes de l’accident de Fukushima-Daiichi et qu’il comptait examiner d’autres questions énergétiques, y compris celle de l’utilisation future de l’énergie nucléaire.

Il a précisé que «les nouvelles centrales nucléaires sont totalement différentes de celle de Fukushima-Daiichi, construite il y a plus de 40 ans. Nous construirons de nouvelles installations et tâcherons pour ce faire de gagner la compréhension du public.» Il a ajouté qu’il analyserait de plus près les facteurs expliquant les comportements différents des centrales nucléaires face au séisme et au tsunami consécutif du 11 mars 2011 dans la région de Tohoku. Il a confirmé que les six unités de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, exploitées par la Tepco (Tokyo Electric Power Company), n’avaient pas été en mesure d’assurer l’approvisionnement électrique après le tremblement de terre, alors que la centrale d’Onagawa, exploitée par la Tohoku Electric Power Company et située plus vers le nord, avait bien maîtrisé la situation. Quant aux quatre tranches de Fukushima-Daini, implantées dans la préfecture de Fukushima et exploitées elles aussi par la Tepco, elles avaient pu être mises à l’arrêt en toute sécurité, aucune d’elles n’ayant subi de fusion du cœur comme à Fukushima-Daiichi.

Dans un rapport publié en été 2012, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait établi que les structures portantes de la centrale nucléaire d’Onagawa étaient restées «remarquablement intactes» en dépit des très fortes secousses. Or Onagawa se trouvait au plus près de l’épicentre du séisme.

Avenir du nucléaire

Lors de la campagne d’élection de la Chambre basse en décembre 2012, Abe avait déclaré qu’il établirait «le mix énergétique le plus approprié»; avant de prendre ses fonctions le mois dernier, il avait ajouté qu’il réexaminerait l’interdiction de construire de nouvelles installations prise par le gouvernement précédent. Dans sa prise de position la plus récente, il a fait part des préoccupations des Japonais quant à l’éventualité d’une pénurie d’électricité dans un proche avenir. Il a expliqué que les partis – ceux qui avaient lancé un appel en faveur de la sortie du nucléaire – avaient, pour cette raison, été considérés comme «peu fiables» pendant la campagne électorale. Abe a néanmoins annoncé qu’il renforcerait le rôle des énergies renouvelables et que de l’argent public serait libéré ces trois prochaines années en faveur du développement des installations éoliennes et solaires ainsi que d’autres sources de renouvelables.

En réaction à l’accident de Fukushima-Daiichi, le gouvernement antérieur avait présenté une nouvelle stratégie énergétique en septembre 2012, prévoyant une sortie du nucléaire à l’horizon 2030. Il avait toutefois relativisé ses projets d’abandon peu de temps après. Avant l’accident, la part du nucléaire au Japon représentait tout juste 30%, et la stratégie énergétique du pays prévoyait de la porter à plus de 50% d’ici à 2030.

Source

M.A./P.V. d’après NucNet du 3 janvier 2013

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