Incident classé au niveau 2 d'Ines à la centrale nucléaire française de Dampierre

Se fondant sur cette procédure erronée, les opérateurs ont fermé les vannes du système d'injection de sécurité trop tôt pendant la mise à l'arrêt du réacteur, c'est-à-dire à un moment où ce système doit encore être disponible. Le système d'injection de sécurité n'est pas utilisé en fonctionnement normal: c'est un circuit de sauvegarde qui est nécessaire pour assurer le refroidissement du réacteur en cas de fuite importante dans le circuit primaire. Cette procédure erronée a été appliquée cinq fois sur le site de Dampierre depuis février 1999, ce qui a conduit chaque fois à rendre indisponible le fonctionnement automatique de ce circuit de sécurité pendant quelques heures.
En France, les procédures de conduite sont élaborées par chaque centrale nucléaire en fonction des spécificités de chaque site sur la base de règles de conduite définies par EDF et soumises à la DSIN. Une inspection menée le 26 juin 2000 par l'Autorité de sûreté nucléaire a montré que le processus interne à la centrale d'élaboration de ces procédures était incorrect. En fait, ces procédures de Dampierre ont été largement recopiées (erreur comprise) sur celles qui ont été élaborées par le site du Tricastin. Des contrôles étendus ont révélé la même erreur de procédure à la centrale du Bugey. Les règles de conduite rédigées au niveau national étaient correctes. Même si les sites du Bugey, de Dampierre et du Tricastin ont respecté les différentes étapes de validation interne de ces procédures, l'Autorité de sûreté estime que toute la rigueur nécessaire n'a pas été apportée.
En raison des défaillances successives du système de qualité et de contrôle d'EDF, l'Autorité de sûreté a classé cet incident au niveau 2 de l'échelle internationale des événements nucléaires Ines, qui en compte 7. C'est le premier classement à ce niveau depuis le début de 2000.