IFSN: Les centrales nucléaires parées contre le risque de crue de l’Aar
Les résultats de l’étude sur les crues extrêmes de l’Aar ont été présentés le 22 février 2021. D’après l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), les niveaux d’eau pertinents pour les analyses de sécurité des centrales nucléaires sont comparables à ceux des analyses existantes. L’IFSN demandera cependant aux exploitants des centrales nucléaires de revoir leurs analyses de sécurité sur la base de la présente étude, comme le prévoient les dispositions réglementaires.
Suite à l’accident de réacteur de Fukushima, plusieurs services fédéraux ont décidé d’établir une base uniforme pour l’évaluation du danger en cas de crues extrêmes dans le bassin versant de l’Aar. Le projet a été initié par les Offices fédéraux de l’environnement (OFEV), de l’énergie (OFEN), de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse) et de la protection de la population (OFPP) de même que par l’IFSN.
Une première évaluation de cette dernière montre que les hauteurs d’inondation indiquées dans l’étude pour un évènement se produisant une fois tous les 10’000 ans sont maîtrisées pour l’ensemble des réacteurs suisses grâce aux marges de sécurité existantes des installations nucléaires sur l’Aar. Des éclaircissements détaillés sont pourtant nécessaires, notamment en ce qui concerne les processus morphologiques. L’IFSN souligne toutefois qu’avant l’étude déjà, des analyses des dangers modernes et détaillées sur les crues extrêmes étaient disponibles pour les centrales nucléaires.
Crues extrêmes: analyse des dangers pour cinq sites
D’après l’étude, s’agissant des centrales nucléaires, les niveaux d’inondation se réfèrent aux emplacements des bâtiments de secours à proximité du bâtiment du réacteur.
Centrale nucléaire de Mühleberg (mise hors service en 2019): Le site restera sec en cas de crue d’une période de retour de 1000 ans. Dans le cas d’un évènement d’une période de retour de 10’000 ans, 18 cm d’eau le recouvriront. Avec une crue d’une période de retour de 100’000 ans, le site se trouvera presque 1 m sous l’eau.
Centrale nucléaire de Gösgen: En cas de crue d’une période de retour de 1000 voire 10’000 ans, la passerelle pour piétons à proximité immédiate, c’est-à-dire l’embâcle de bois flottant à son endroit, pourra se révéler déterminant. Les hauteurs d’inondation du bâtiment de secours s’élèveront alors respectivement à 5 et à 65 cm. Si une crue d’une période de retour de 100’000 ans survient, le site se trouvera environ 1,15 m sous l’eau.
Centrale nucléaire de Beznau: Les embâcles de bois flottant constituent ici aussi un facteur déterminant pouvant contribuer à l’inondation du site. le site restera sec en cas de crue d’une période de retour de 1000 ans, mais se trouvera sous 38 cm d’eau à l’endroit du bâtiment de secours en cas de période de retour de 10’000 ans et sous 1,1 m d’eau environ si la période de retour est de 100’000 ans.
Site de l’Institut Paul-Scherrer (PSI) à Villigen: L’Aar peut absorber toutes les crues dues aux précipitations sans que le site soit inondé. Une inondation du périmètre ne surviendra que si le pont en béton armé du PSI, long de 200 m, est obstrué par du bois flottant lors d’une crue d’une période de retour de 100’000 ans. Il faut alors s’attendre à une hauteur d’eau de 20 à 25 cm.
Centrale nucléaire de Leibstadt: Étant donné qu’elle se trouve sur le Rhin et non sur l’Aar, la centrale nucléaire de Leibstadt n’a pas été prise en compte dans l’étude. Toutefois, étant donné qu’elle se trouve à 22 m au-dessus du niveau normal du fleuve, elle est particulièrement protégée contre les inondations.
Sur la base de cette étude, l’IFSN demandera aux installations nucléaires de l’Aar (centrales nucléaires de Beznau, Gösgen et Mühleberg ainsi que le PSI et ZWILAG) d’actualiser leurs démonstrations de sécurité en ce qui concerne les crues.
Les normes de sécurité sismique sont respectées
Début février 2021, l’IFSN avait annoncé que pour la seconde fois depuis l’accident de réacteur, les exploitants nucléaires avaient démontré que les installations résisteraient à un violent tremblement de terre. Dans ce contexte, la sécurité en cas de crue provoquée par un séisme avait aussi été étudiée. D’après l’IFSN, les résultats des démonstrations effectuées dans le sillage de Fukushima pour les quatre centrales nucléaires ont ainsi été confirmés.
Source
M.A./C.B. d’après des communiqués de presse de l’IFSN du 22 février 2021
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