Hommage au président sortant et nomination comme président d'honneur
Pendant ses 13 années d'engagement à la tête de l'ASPEA, le président sortant a dirigé l'association à travers une époque mouvementée au cours de laquelle a notamment eu lieu la votation populaire sur les initiatives atomiques de 1990, avec le moratoire de 1990 à 2000 qui en a résulté. L'élément déterminant, du point de vue actuel, du contexte de politique économique dans lequel l'ASPEA a évolué pendant la présidence de Hans Jörg Huber a été et est toujours la transformation du marché de l'électricité du monopole au marché libéralisé. C'est à la clarté de la vision de mon prédécesseur, à sa perception aiguë du rapport entre les choses, à son sens politique et à sa force de caractère que nous devons que, malgré toutes les turbulences survenues dans la branche, l'ASPEA soit aujourd'hui encore à la disposition de ses membres comme organisation de services forte. Grâce à son habileté dans la conduite des affaires, la Suisse continue de disposer avec l'ASPEA d'un forum atomique de tous les milieux intéressés qui est resté intact et bénéficie toujours d'un large soutien. Pour le développement de tous les aspects de l'énergie nucléaire - parmi lesquels en particulier l'exploitation sûre et compétitive des centrales nucléaires existantes, ainsi que la gestion des déchets - la cohésion de tous les milieux alliés constitue une condition vitale dans notre démocratie directe. Par la manière qu'il a choisie pour diriger avec succès l'association, l'homme politique Huber a accordé la priorité suprême à cette considération, ainsi qu'au contact avec les décisionnaires.
En tant qu'homme politique expérimenté qui va de l'avant, Hans Jörg Huber est tenu de faire preuve d'un mode de pensée orienté vers l'avenir. Il est donc assez contradictoire que dans l'hommage que je lui rends, je jette un regard en arrière sur les 13 années de sa présidence. La diversité des objets qui nous ont occupés depuis son entrée en fonction nous montre toutefois la dynamique qui a animé notre branche, malgré un calme apparent. La constatation faite chaque année d'une exploitation irréprochable des centrales nucléaires suisses s'est déroulée elle aussi comme un fil d'Ariane au cours du mandat de Hans Jörg Huber. Toujours soucieux d'assurer une passerelle entre le monde des spécialistes et celui de la politique, il a amené les trois conseillers fédéraux Ogi, Delamuraz et Couchepin au pupitre de conférencier de nos assemblées générales. Surtout avec les rencontres ASPEA de parlementaires, qui sont devenues entre temps une plate-forme de services établie, il est parvenu à concrétiser son vœu d'ancrer correctement le dossier "énergie nucléaire" dans la conscience des décideurs.
Des zones d'ombre et de lumière marquent amplement la scène de l'énergie nucléaire suisse depuis 1988: d'un côté les motions "Non-réalisation de la centrale nucléaire de Kaiseraugst", de l'autre l'objectif d'une élévation de 10% de la puissance des centrales nucléaires dans le programme Energie 2000; d'un côté l'adoption par le peuple du moratoire 1990 - 2000, de l'autre le rejet de propositions antinucléaires dans les cantons de Vaud et de Berne ainsi que la transmission d'initiatives cantonales pronucléaires par les cantons d'Argovie et de Soleure; d'un côté le retrait de l'opposition du dialogue sur l'énergie, malgré une demande d'électricité en augmentation constante, de l'autre la recommandation par le Club de Rome de l'énergie nucléaire comme instrument possible de la protection de l'environnement; d'un côté l'échec de la première votation sur le Wellenberg, de l'autre la mise en service de Zwilag. La liste pourrait s'allonger jusqu'au projet de loi sur l'énergie nucléaire du Conseil fédéral. La réussite de l'ère Huber est que la voix de l'énergie nucléaire a toujours été distinctement présente, que ce soit par l'offre de dialogue de l'énergie nucléaire suisse sous le slogan "Energie nucléaire suisse - L'électricité au quotidien", ou par les plateformes, thèses, réponses à des consultations et prises de position ciblées de l'ASPEA et de ses alliés.
Au nom de l'ASPEA, je remercie M. Huber de l'engagement infatigable avec lequel il a conduit le destin de l'association au cours de ces 13 dernières années. Pendant les longues années qui se sont déroulées sous sa direction souveraine, l'ASPEA a fourni en tant que forum atomique des prestations qui siéraient bien à nos organisations sœurs de grands pays disposant d'industries nucléaires fortes.
En considération de ces mérites exceptionnels, je vous demande, Mesdames et Messieurs, de rendre hommage à Hans Jörg Huber en le nommant président d'honneur de notre association.
Source
M. Bruno Pellaud, président de l'ASPEA