GB: une commission de la Chambre basse met en garde contre les retards
La commission à l’Energie et au Changement climatique de la Chambre basse britannique demande au gouvernement d’élaborer un «plan B» pour l’énergie nucléaire. La construction des centrales programmées risque de subir des retards, faisant peser une menace sur la sécurité de l’approvisionnement électrique et craindre des pannes de courant.
Selon l’état actuel des connaissances, une seule des 16 tranches nucléaires britanniques exploitées aujourd’hui (puissance totale de 16 GW) sera encore en service à partir de 2023. Représentant une puissance totale de quelque 16 GW également, les tranches nucléaires figurant actuellement au programme de la Grande-Bretagne ne seront pas disponibles avant 2025. Dans son rapport publié le 4 mars 2013 sur le programme de nouvelles centrales nucléaires, la commission de la Chambre basse objecte qu’une série d’obstacles pourrait bien conduire à des retards dans le programme de construction nucléaire. Elle invite donc le gouvernement britannique à prévoir un «plan B». Faute de construire les tranches nucléaires programmées, il pourrait devenir «bien plus cher» d’atteindre les objectifs climatiques contraignants qui ont été fixés. La construction de nouvelles installations nucléaires est nécessaire dans la mesure où l’atome continuera à faire partie du mix énergétique du pays. Les projets de développement actuels peuvent, dans le meilleur des cas, être qualifiés d’«ambitieux» ou, dans le pire des cas, être taxés de «visions illusoires».
Dans son rapport, la commission salue le projet du gouvernement d’offrir à l’industrie nucléaire la sécurité en matière d’investissements, à l’aide notamment de contrats à long terme pour l’injection de courant issu de systèmes compatibles avec le climat, assortie d’investissements initiaux importants et de l’introduction d’un prix minimal. Elle s’inquiète cependant du «manque de transparence absolu» des négociations de prix menées actuellement par EDF Energy plc avec le gouvernement.
En plus de la nouvelle centrale planifiée de Hinkley Point C (EDF Energy), les compagnies Horizon Nuclear Power Ltd. et NuGeneration Ltd. (NuGen) ont, elles aussi, des projets en tête. Horizon est en possession de deux sites d’implantation en Grande-Bretagne – l’un à Wylfa, dans le pays de Galles, l’autre à Oldbury-on-Severn, dans le sud-ouest de l’Angleterre; elle souhaite construire sur chaque site deux, voire trois ABWR (réacteurs à eau bouillante) de 1300 MW. Quant à NuGen, l’entreprise projette sur son site de Moorside, près de Sellafield, la construction de deux ou trois réacteurs à eau sous pression, d’une puissance totale potentielle de 3600 MW.
Source
D.S./P.V. d’après le House of Commons, Energy and Climate Change Committee, Report «Building New Nuclear: the challenges ahead» du 4 mars 2013