France: critique des nouvelles valeurs limites de radioprotection

Ce n’est pas la première fois que l’Académie nationale française de médecine critique les nouvelles valeurs limites pour les rayonnements ionisants que le gouvernement veut introduire suite à une directive d’Euratom de 1996 (directive 96/29/Euratom).

3 déc. 2001

Guy de Thé, président de la Commission Santé publique de l'Académie, et Maurice Tubiana, cancérologue de renom, ont publié un communiqué dans lequel ils critiquent surtout la nouvelle limite annuelle française de 20 mSv pour les personnes professionnellement exposées aux radiations (la Suisse applique la même valeur). Ils estiment que cette limite, "tout en n'apportant aucun avantage sanitaire, nuirait au fonctionnement des services de radiologie médicale en rendant plus difficile la mise au point de nouvelles techniques."
Selon la directive Euratom, "la dose efficace pour les travailleurs exposés est limitée à 100 mSv sur cinq années consécutives à condition que la dose efficace ne dépasse pas 50 mSv au cours d'une année quelconque. Pour autant qu'ils respectent cette limite de 100 mSv sur cinq années consécutives, les Etats membres peuvent fixer une valeur annuelle."
Au nom de l'Académie, les Prof. de Thé et Tubiana recommandent que la France ne fixe pas une dose limite annuelle de 20 mSv mais s'en tienne à la transposition sans modification de la directive européenne. Ils formulent cinq autres recommandations qui visent essentiellement à mieux tenir compte des connaissances empiriques sur les effets des faibles doses dans la nouvelle réglementation sur la radioprotection, ce qui, à leur avis, devrait conduire à des relations doseeffets qui seraient moins conservatrices.

Source

H.K./C.P. d’après un communiqué de l’Académie nationale de médecine du 4 décembre 2001

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