Forum de l’IFSN sur la sûreté des centrales nucléaires suisses

L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a pour la première fois organisé un forum à Brugg. Les débats, publics, ont porté sur les mesures prises après Fukushima et sur des questions relatives à la sûreté des centrales nucléaires suisses jusqu’à la fin de leur durée d’exploitation. Il est apparu clairement que, du point de vue de la seule sécurité, les installations peuvent rester encore longtemps en exploitation.

5 sept. 2012
Dans ses conclusions, Hans Wanner, directeur de l’IFSN, tire un bilan positif du forum de l’IFSN du 4 septembre 2012: «Il est important que le dialogue ait lieu.»
Dans ses conclusions, Hans Wanner, directeur de l’IFSN, tire un bilan positif du forum de l’IFSN du 4 septembre 2012: «Il est important que le dialogue ait lieu.»
Source: IFSN

C’est la conseillère fédérale Doris Leuthard qui a ouvert le forum de l’IFSN le 4 septembre 2012. La ministre de l’Energie a constaté que la Suisse se situe «très loin devant d’autres pays» en matière de transparence dans le domaine du la sûreté du nucléaire. Elle a répété que le Conseil fédéral ne cherche pas à mettre à l’arrêt définitif les centrales nucléaires existantes de manière anticipée, mais refuse uniquement les nouvelles constructions. Avec la demande de l’Union démocratique du centre (UDC) d’une votation sur la construction d’une nouvelle centrale, le débat sur le nucléaire se poursuit cependant en Suisse.

Pour Mme Leuthard, la décision de sortir du nucléaire est un pas de plus vers un avenir qui reposera moins sur les énergies fossiles – une déclaration qu’elle n’a pas expliquée plus avant. Elle a annoncé que le premier paquet de mesures sur la nouvelle politique énergétique, qui sera prochainement présenté par le Conseil fédéral, sera applicable sur la base de la constitution actuelle. Dans la deuxième phase qui débutera en 2020, les mesures d’orientation remplaceront peu à peu les mesures d’encouragement.


De la publicité pour la politique du Conseil fédéral

Mme Leuthard soutient entièrement le travail de l’IFSN et la décision réfléchie du législateur de retirer la surveillance du nucléaire des mains des autorités politiques. C’est pour cette raison que son département a renvoyé devant le Tribunal fédéral la décision du Tribunal administratif fédéral de limiter l’autorisation d’exploitation de la centrale de Mühleberg.

La conseillère fédérale s’en est prise au «lobby du nucléaire» et au «lobby de l’environnement», leur reprochant leur manque de soutien à la politique du Conseil fédéral pour la sortie du nucléaire et la construction de dépôts en couches géologiques profondes. Elle a critiqué la volonté apparente des partisans de l’atome de rester à jamais prisonniers du passé.

Une durée d’exploitation de 50 ans et plus est possible

Concernant la durée d’exploitation des centrales nucléaires suisses actuelles, Hans Wanner, directeur de l’IFSN, a confirmé que, techniquement, une durée d’exploitation de 50 ans ou plus est possible, mais bien entendu sans garantie de la part des autorités, qui peuvent à tout moment décider de l’arrêt d’une installation si la sécurité ne devait plus être garantie. Il est important pour la sécurité des investissements que les exploitants puissent avoir la certitude que les décisions de l’IFSN concernant la sécurité soient finales et que le monde politique ne puisse pas revenir dessus à l’envi.

M. Wanner a répété sa proposition que les exploitants présentent à l’IFSN un concept global pour la période d’exploitation souhaitée. Ce que l’IFSN ne veut en aucun cas, c’est une exploitation qui arrive à son terme avec une période finale durant laquelle aucun investissement n’est plus réalisé dans les installations.

Investissements et marges de sécurité

Stephan Döhler, chef de la division énergie d’Axpo explique à ce sujet que son entreprise entreprend les investissements bien au-delà de l’horizon des 50 ans, de manière à garantir à tout moment une marge de sécurité. Michaël Plaschy, chef de l’unité commerciale production nucléaire et thermique chez Alpiq, a pour sa part souligné qu’une durée de 60 ans serait techniquement tout à fait possible dans le cas de la centrale de Gösgen, là aussi avec une marge de sécurité. Kurt Rohrbach, président de la direction du groupe BKW, a expliqué que pour la centrale de Mühleberg aussi, les investissements doivent être effectués de manière à ce que l’exploitation de la centrale puisse se poursuivre après l’année 2022, et donc avec une marge de sécurité aussi après 50 années de service. L’exploitation de la centrale par BKW au-delà de 50 ans est encore en suspens.

Les opposants au nucléaire invités n’auront tiré aucun plaisir de leur passage à Brugg. Kaspar Schuler, de Greenpeace Suisse, a par exemple d’entrée qualifié le forum de «décoration de façade» et de «complètement à côté de la plaque», mais est cependant resté jusqu’à la fin de l’événement.

Source

M.S./T.M. d’après le forum public de l’IFSN du 4 septembre 2012

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