Etude de Chicago: les centrales nucléaires nouvelles sont compétitives
A la demande du ministère américain de l'énergie DOE (Department of Energy), l'Université de Chicago a élaboré un vaste modèle d'économie d'entreprise basé sur des estimations des coûts de construction et d'exploitation, aux Etats-Unis, de centrales nucléaires de la troisième génération.
Le but visé est de pouvoir comparer, avec des hypothèses diverses, les prix de revient de l'énergie électrique en charge de base dans des centrales nucléaires, dans des centrales au charbon et dans des centrales au gaz nouvelles. Cette étude de Chicago est le résultat d'une coopération entre divers instituts universitaires. L'une de ses principales conclusions est qu'aux Etats-Unis, des centrales nucléaires nouvelles peuvent concurrencer, au niveau économique, des centrales au gaz ou au charbon: alors que dans une centrale au charbon, le kWh coûterait l'équivalent de 4,2 à 5,2 centimes, et de 4,4 à 5,7 centimes dans une centrale au gaz, ce prix se situerait dans une fourchette de 3,9 à 5,8 centimes pour une centrale nucléaire neuve. Tels sont les résultats auxquels parvient le calcul sur modèle si les coûts de développement correspondants sont considérés comme amortis et si aucune taxe sur les gaz à effet de serre n'est perçue. Comme il ressort encore de cette étude, la production d'électricité aux Etats-Unis présente une structure de coûts plutôt favorable par rapport à l'étranger.
"Cette étude montre que l'énergie nucléaire sera une source d'énergie compétitive dans l'avenir et qu'elle contribuera à atteindre nos objectifs environnementaux", a résumé Kyle McSIarrow, ministre adjoint de l'énergie américain, lors de la publication de l'étude le 20 septembre 2004.
L'étude de Chicago indique dans le détail les facteurs qui peuvent influencer le plus le résultat et quelles pourraient être les conséquences politiques et économiques. Les coûts du capital sont et resteront le facteur particulier le plus important. La façon dont sont imputés les coûts du développement et des travaux d'ingénierie effectués pour une nouvelle série de centrales est également décisive. S'ils sont amortis sur les deux à trois premières tranches, celles-ci coûteront jusqu'à 35% de plus que les tranches livrées ultérieurement. Les coûts de développement et de conception jouent un rôle plus secondaire si le DOE y participe, comme cela est prévu dans le cadre du programme Energie nucléaire 2010. La politique future des Etats-Unis en matière de gaz à effet de serre constitue une autre inconnue. L'étude de Chicago tient compte également de cette variante et se fonde sur des taxes, ou des frais de certification, se situant dans une fourchette de 17 à 86 francs suisses par tonne de CO2, ce qui entraînerait un renchérissement de l'électricité en charge de base pouvant atteindre jusqu'à 11,5 ct./kWh pour les centrales au charbon, et jusqu'à 8,6 et./ kWh pour les centrales à gaz. L'avantage économique de l'énergie nucléaire serait dans ce cas sans concurrence.
Source
P.B./C.P. d'après un communiqué de presse du DOE et NucNet du 20 septembre 2004