États-Unis: un nouvel algorithme accélère l’étude de composants imprimés et de matériel nucléaire

Un algorithme logiciel développé par le Laboratoire national d’Oak Ridge (ORNL) réduit de 85% le temps d’inspection des composants nucléaires imprimés en 3D. L’algorithme sera aussi utilisé pour l’inspection de matériaux radioactifs et de combustibles nucléaires, et permettra d'accélérer la mise sur le marché de nouveaux types de réacteurs.

12 nov. 2024
Un élément imprimé en 3D destiné au secteur nucléaire
Un élément imprimé en 3D destiné au secteur nucléaire est passé à un scanner CT à rayons X
Source: ORNL

L’ORNL a développé un algorithme qui permet d’accélérer l’analyse de composants 3D destinés au secteur nucléaire. Généralement, les points faibles internes et les erreurs contenus dans ces éléments sont recherchés au moyen de la tomographie assistée par ordinateur (CT) à l'aide de rayons X. Grâce à l'apprentissage automatique, l'algorithme peut réduire le temps de la reconstruction et de l'analyse des images, ce qui, selon l'ORNL, «permet de faire baisser considérablement les coûts, la durée et le nombre de scans nécessaires pour une inspection». Les chercheurs et chercheuses de l’Idaho National Laboratory (INL) ont déjà testé la méthode avec succès et analysé 30 pièces modèles imprimées en 3D en moins de cinq heures, au lieu des 30 heures habituelles.

Désormais, l’algorithme sera aussi utilisé pour étudier les matériaux radioactifs et le combustible nucléaire. Les doses de rayonnement générées par les longs scans CT impactent la durée de vie du détecteur et la précision des images obtenues. À l’inverse, les courtes durées de scan rendues possibles par l’algorithme réduisent les doses de rayonnement pour chaque scan, accélèrent l'analyse et fournissent des données de grande qualité qui peuvent ensuite être traitées plus rapidement. Il est également possible d'examiner plus vite les matériaux qui ont été retirés du réacteur, sans devoir attendre que le rayonnement décroisse. «Si nous utilisons cet algorithme pour réduire le temps de scan des matériaux radioactifs, cela augmentera aussi la sécurité du personnel de même que la vitesse à laquelle nous pouvons tester de nouveaux matériaux», explique Bill Chuirazzi de l'INL.

Amir Ziabari, le chercheur de l’ORNL qui a développé l’algorithme pour les pièces métalliques imprimées en 3D, souhaite désormais pouvoir utiliser celui-ci pour les matériaux radioactifs et le combustible nucléaire. «La collaboration entre l’ORNL et l’INL permettra d’accélérer le recours aux nouveaux types de réacteurs dans le but de décarboner le secteur énergétique», espèrent les spécialistes. Les travaux de développement de l’algorithme seront soutenus dans le cadre du programme «Advanced Materials and Manufacturing Technologies» du Département américain de l’énergie (DOE).

Source

B.G./C.B. d’après un communiqué de presse du DOE du 1er novembre 2024

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