États-Unis: la ministre de l'Énergie Jennifer Granholm favorable à un triplement de la capacité nucléaire

Dans son discours, Jennifer Granholm a abordé les dépassements de coûts et de calendrier qui se sont mis en travers de la route des tranches Vogtle 3 et 4 et a concédé que «le chemin n’avait pas été facile». Toutefois, elle maintient sans ambiguïté: «L’achèvement de la tranche 4 fait de la centrale [Vogtle 1 à 4] le plus gros producteur d’énergie propre et d’électricité des États-Unis, c’est un fait.» La centrale approvisionnera en une électricité propre près d’un quart de la population de Géorgie, et ce durant 80 ans et 24h/24. Chaque année, les quatre installations permettront d’éviter 10 millions de tonnes d’émissions de CO₂, ce qui correspond à la plantation de 165 millions d’arbres. La centrale nucléaire a permis de créer de nombreux emplois et elle constitue un véritable pôle d’attraction économique qui génère des recettes.

M^me Granholm a également abordé les partenariats publics-privés qui ont permis de faire en sorte que le projet soit une réussite. «Certains projets pionniers sont trop gros, trop risqués, trop volumineux pour que le secteur privé puisse les mener à bien seul. Or ce sont justement ces projets qui sont si importants pour notre pays que nous ne pouvons rester les bras croisés.» Les deux réacteurs nucléaires Vogtle 3 et 4 sont le résultat d’une collaboration intense entre l’industrie et le Département américain de l’énergie (DOE).

Remise en service des centrales arrêtées
«Pour pouvoir atteindre notre objectif de zéro net d’ici à 2050, nous devrons tripler, au moins, nos capacités nucléaires actuelles. Autrement dit: nous devons nous doter de 200 gigawatts (GW) nucléaires supplémentaires d’ici à 2050», a plaidé Jennifer Granholm. La construction de Vogtle 3 et 4 a déjà permis de gagner 2 GW. Par ailleurs, les principaux défis concernant la conception ont été résolus, des chaînes d’approvisionnement complètes ont été mises sur pied et des milliers de spécialistes ont été formés. «Il est temps désormais d’utiliser nos investissements et de construire de nouvelles installations. Des installations de ce type.» Le Loan Programs Office (LPO) du DOE peut intervenir ici au moyen de prêts de centaines de milliards de dollars. Ces réacteurs «participent à notre sécurité nationale et à notre avenir énergétique propre», a déclaré M^me Granholm.

La mise en service de centrales nucléaires déjà désaffectées, telles que celle de Palisades, pourrait aussi contribuer à l’augmentation de la capacité nucléaire. «Je pense qu’elles pourraient être remises en service», a déclaré M^me Granholm à Reuters dans une interview. La ministre serait surprise que le LPO, qui a octroyé un prêt pour Palisades, n’aborde pas la question de refaire fonctionner d’autres installations à l’arrêt avec les exploitants concernés.