Espagne: la demande de désaffectation pour Garoña a été déposée
L’Espagnol Empresa Nacional de Residuos Radiactivos S.A (Enresa) a remis au Ministerio para la Transición Ecológica y el Reto Demográfico (Miteco) la demande relative à la désaffectation et au transfert de propriété de la centrale nucléaire Santa María de Garoña.
Le 21 mai 2020, Enresa a remis au Miteco les documents relatifs à la demande de transfert de propriété et à la première phase de la désaffectation de Santa María de Garoña. Lorsque le ministère aura reçu le rapport obligatoire du Consejo de Seguridad Nuclear (CSN), ainsi que les rapports et décisions nécessaire, et l'étude d’impact environnemental prescrite, il pourra adopter la résolution correspondante.
D'après l’Enresa, cette autorisation pourrait entrer en vigueur en 2022. À partir de ce moment-là, l’exécution physique de la première phase de la désaffectation pourra commencer. Au cours de cette phase, qui devrait durer trois ans, les assemblages combustibles usés présents dans le bassin de stockage seront transportés dans le dépôt intermédiaire de l’installation, et le bâtiment des turbines sera démonté et transformé en bâtiment auxiliaire pour la désaffectation. Le nouveau bâtiment sera utilisé dans le cadre de la seconde phase de la désaffectation.
Cette phase nécessitera, elle aussi, une autorisation du Miteco, remise sur la base d’un rapport concluant. Cette phase devrait commencer en 2025 et durer sept ans. Au cours de cette période, le réacteur et l’ensemble des parties de l’installation et bâtiments restants qui étaient en contact avec la radioactivité seront démolis après avoir été décontaminés. L'assainissement environnemental du site suivra.
En attendant qu’Enresa reçoive l’autorisation pour la première phase de la désaffectation et le transfert de propriété, les activités préparatoires se poursuivent. Ainsi, Enresa et la propriétaire actuelle de la centrale nucléaire Nuclenor ont achevé la caractérisation radiologique du bâtiment réacteur. La désaffectation des systèmes qui ne sont pas indispensables pour le démantèlement est sur le point d’être achevée. Les activités portant sur l’élimination des risques conventionnels, la décontamination des systèmes et l’adaptation des installations auxiliaires aux exigences posées par la désaffectation seront lancées prochainement, de même que le chargement des cinq premiers conteneurs de stockage destinés aux assemblages combustibles usés et à leur transfert dans le dépôt intermédiaire, a indiqué Enresa.
Coûts de désaffectation
Les coûts totaux associés à la désaffectation de Garoña sont estimés à 468 millions d’euros. Ils sont financés par le fonds national de déchets radioactifs, géré par Enresa, et par des contributions des propriétaires des centrales nucléaires en exploitation. D'après Enresa, ce montant ne comprend ni les coûts déjà dus pour la construction du dépôt intermédiaire ni les conteneurs de stockage pour le combustible usé.
Santa María de Garoña (BWR, 446 MW) a été mise en service en 1971 et a produit de l'électricité jusqu’en décembre 2012. En août 2017, la demande de prolongation du permis d’exploitation avait été définitivement rejetée sur décision du Ministerio de Energía, Turismo y Agenda Digital de l’époque.
Source
M.A./C.B. d’après un communiqué de presse d’Enresa du 21 mai 2020