EDF veut plus de fonds de l’Etat pour Hinkley Point C
Electricité de France SA (EDF) négocie avec le gouvernement français pour obtenir des moyens financiers supplémentaires pour le projet de construction Hinkley Point C, en Grande-Bretagne.
Dans une lettre du 11 mars 2016 aux collaborateurs d’EDF, Jean-Bernard Lévy, CEO d’EDF, explique être en négociations avec le gouvernement français pour obtenir davantage de soutien de l’Etat pour les deux réacteurs EPR en projet sur le site Hinkley Point C. Il est clair qu’en l’absence de garanties financières, EDF ne pourra pas participer au projet de construction. M. Lévy constate en outre que le projet réaliserait un rendement de 9% sur 60 ans.
Confiant après l’examen des risques
Fin 2015, EDF Energy plc, une filiale britannique d’EDF, a fait réaliser une évaluation des risques indépendante. L’étude n’a révélé aucun risque significatif qui n’ait déjà été identifié et pris en compte, écrit EDF Energy dans un communiqué de presse. Pour autant que les mesures de sûreté soient mises en œuvre, du point de vue des risques, le projet pourra être lancé.
M. Lévy explique que les aspects commerciaux et contractuels du projet ont fait l’objet d’analyses approfondies. «Nous pouvons avoir confiance dans le fait que le projet pourra être lancé», poursuit M. Lévy. Les recommandations tirées de l’évaluation des risques ont toutes étés mises en œuvre. D’autres analyses de risques seront menées au cours du projet, comme il est usuel de le faire pour des projets de cette ampleur.
Le DECC en faveur de Hinkley Point
Le 12 mars, le Department of Energy and Climate Change (DECC) britannique a publié une prise de position intitulée «Cinq raisons pour lesquelles nous soutenons Hinkley Point C». Le DECC y souligne notamment que Hinkley Point apportera des investissements chiffrés en milliards ainsi que 25’000 emplois pendant la phase de construction. La question de la compétitivité de la nouvelle construction ne se pose pas, indique le DECC, car Hinkley Point produira de l’électricité pendant 60 ans, tandis qu’il n’y aura que 35 années à payer pour cela.
Le 21 octobre 2015, EDF et le Chinois China General Nuclear Power Group (CGN) ont signé un accord stratégique d’investissement pour la construction de Hinkley-Point-C 1 et 2. CGN participera au projet à hauteur de 33,5% et investira environ 8 milliards d’euros (CHF 8,8 mia.). Selon M. Lévy, le coulage du premier béton est prévu pour 2019. Cela permettra de tenir compte des expériences de construction des réacteurs EPR de Flamanville, en France, et de Taishan, en Chine.
Source
M.A./T.M. d’après NucNet du 14 mars, et des communiqués de presse du DECC et d’EDF Energy du 12 mars 2016