Economiesuisse: la Stratégie énergétique 2050 est dangereuse pour l’économie
La Stratégie énergétique 2050 est clairement rejetée par l’organisation faîtière de l’économie suisse. Economiesuisse estime que cette stratégie n’est pas efficace et met en danger la compétitivité de la Suisse. L’organisation a chargé le centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ d’examiner le projet de la Confédération. L’étude de l’EPFZ place la Stratégie énergétique dans le contexte international et en critique les fondements. La Stratégie repose trop sur des développements technologiques non-prévisibles.
L’organisation faîtière de l’économie suisse ne soutient pas la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral. En effet, le mélange proposé de réglementation, subventions, augmentation des impôts, planification et bureaucratie n’est pas efficace et menace grandement la compétitivité de la Suisse. Economiesuisse demande, au nom de l’économie, «un remaniement en profondeur du projet qui soit en accord avec un système économique libéral». L’organisation justifie cela par une étude dont elle avait confié la réalisation au centre de recherches conjoncturelles de l’EPF Zurich. L’étude arrive à la conclusion que selon le scénario, la Suisse risque de voir son produit intérieur brut reculer de presque 25% si la Stratégie énergétique du Conseil fédéral devait être mise en application, et que les «avancées technologiques encore inconnues aujourd’hui» ne sont pas au rendez-vous. L’étude critique en outre l’absence d’une coordination internationale dans la Stratégie énergétique 2050.
Pour une discussion sans idéologie et sans préjugés
La discussion sur la Stratégie énergétique 2050 ne doit pas être menée de manière idéologique, déclare Pascal Gentinetta, directeur d’Economiesuisse, au cours de la conférence de presse du 30 janvier 2013. Il poursuit: «Cette question stratégique pour l’ensemble de notre économie est trop importante pour que l’on fasse simplement abstraction de certains faits gênants et que l’on ignore simultanément les propositions constructives d’interlocuteurs importants durant le processus d’élaboration. Ainsi, les hypothèses prises en compte dans les études réalisées par la Confédération (coordination internationale de la politique énergétique, disponibilité permanente de technologies aujourd’hui inconnues, etc.) ne permettent pas, de notre point de vue, d’évaluer les effets économiques du projet de manière réaliste. L’étude que nous présentons aujourd’hui s’y prête davantage, dans la mesure où elle analyse et éclaire sans préjugés les plans du Conseil fédéral, en tenant compte de différentes configurations internationales possibles. Les résultats sont édifiants. Les conséquences économiques négatives de la Stratégie énergétique 2050 sont plus graves que ce que l’on avait admis jusqu’ici: un cavalier seul en matière énergétique pourrait nous coûter plus de deux décennies de croissance économique et un doublement du chômage. Il faudrait aussi compter avec un transfert massif de production industrielle à l’étranger, dans des proportions qui ne peuvent être quantifiées aujourd’hui.»
Les attentes de l’économie
Economiesuisse pose une série d’attentes envers la Stratégie énergétique, desquelles l’Association estime que le projet du Conseil fédéral ne les remplit pas ou les menace: la Consolidation de la compétitivité et de la sécurité d’approvisionnement, de la concurrence plutôt que de l’économie planifiée, une libéralisation du marché de l’électricité qui soit euro-compatible, l’amélioration du climat d’investissement, des améliorations rentables de l’efficacité et le développement de la recherche énergétique. L’association rejette par contre les interdictions de technologie et le cavalier seul fiscal. De plus, selon Economiesuisse, un échelonnement complet et cohérent et la participation du peuple et des cantons sont nécessaires.
«La stratégie énergétique 2050 repose sur des bases chancelantes et dangereuses pour l’économie. Le projet du Conseil fédéral nous mène dans une impasse économique», a déclare Pascal Gentinetta.
Source
M.Re./T.M. d’après les documents de conférence de presse d’Economiesuisse du 30 janvier 2013
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