EAU: Barakah 2 désormais en service commercial

Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec) a annoncé la mise en service commercial de la tranche nucléaire Barakah 2 le 24 mars. Quatre réacteurs à eau sous pression du type sud-coréen APR-1400 sont prévues sur le site de Barakah, à proximité de Ruwais, dans la région d’Al Dhafra, à Abou Dabi. Barakah 1 avait été mise en service commercial près d’un an plus tôt.

Un projet phare et une étude de cas prometteuse
«La mise en service de la tranche 2 permet de doubler la production d'électricité pauvre en carbone des installations de Barakah, et contribuera à une décarbonation rapide du secteur électrique des EAU dans le contexte du zéro net d’ici à 2050», a annoncé le directeur général et président du conseil d’administration d’Enec, Mohamed Ibrahim Al Hammadi, qui qualifie par ailleurs le projet de Barakah de projet phare: «En mettant en service commercial la tranche Barakah 2 moins de douze mois après Barakah 1, nous avons démontré la capacité des EAU à mener des projets d’envergure et avons développé des connaissances institutionnelles qui nous permettront d'améliorer la mise en œuvre des standards les plus élevés et de proposer une étude de cas prometteuse aux autres pays désireux de diversifier leur portefeuille énergétique avec une technologie éprouvée et durable.»

«Nous nous engageons pour une production d’électricité efficace et fiable afin de garantir que les ménages, les entreprises et l’industrie du pays disposent d’un accès continu à une charge de base propre, et nous continuerons à le faire durant les 60 prochaines années», a ajouté M. Nasser Al Nasseri, CEO de Barakah One Company, une filiale d’Enec responsable de la représentation des intérêts financiers et commerciaux du projet Barakah.

Une autre filiale d’Enec, Nawah Energy Company (Nawah), est chargée de l’exploitation et de la maintenance de la centrale. Le CEO de Nawah, l’ingénieur Ali Al Hammadi, est fier que ses équipes, composées d’experts émiratis mais aussi internationaux, soient parvenues à franchir cette étape. Concernant la sécurité de l’installation, il a déclaré: «Nous nous engageons à faire fonctionner l’installation conformément aux prescriptions strictes en vigueur dans le pays et aux bonnes pratiques internationales, afin de garantir la meilleure exploitation qui soit.»

Un bilan positif de l’autorité de sûreté nucléaire, la FANR
L'autorité de sûreté nucléaire du pays, la Federal Authority for Nuclear Regulation (FANR), suit étroitement le projet. La FANR confirme que Nawah satisfait toutes les exigences légales et que des inspections et contrôles réguliers ont eu lieu afin de garantir la sécurité et la sûreté de la centrale.

«La mise en service commercial de Barakah 2 est une étape majeure qui récompense les efforts importants déployés depuis la mise en place du programme nucléaire des EAU, il y a quelques années. Durant cette période, la FANR a contrôlé chaque étape, de la recherche d'un site à l’exploitation en passant par la construction et le fonctionnement test, afin de s'assurer que l’exploitation satisfait bien l’ensemble des exigences légales pour garantir la sécurité de la population et de l’environnement», souhaite souligner le directeur général de la FANR, Christer Viktorsson. Toutefois, le travail de l’autorité n’est pas terminé car «la FANR contrôlera les activités de surveillance de la centrale de Barakah également durant toute la phase d’exploitation», explique M. Viktorsson.

Le projet Barakah est achevé à plus de 96%
Les tranches 3 et 4 sont actuellement dans la dernière phase de mise en service: la construction de Barakah 3 est achevée depuis novembre 2021 et des travaux préparatoires sont en cours afin de vérifier l’aptitude au fonctionnement. Concernant Barakah 4, les travaux de construction se trouvent en phase finale. D'après Enec, le projet dans sa globalité est désormais achevé à plus de 96%.

Dès que l’ensemble des quatre tranches de Barakah seront en service, la centrale couvrira jusqu’à 25% du besoin en électricité du pays grâce à un courant pauvre en carbone, ce qui contribuera à décarboner rapidement le secteur électrique national. Elle évitera ainsi, chaque année, 22,4 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, ce qui correspond aux émissions de 4,8 millions d’automobiles.