Dessalement de l'eau de mer grâce à l'énergie nucléaire
L'approvisionnement en eau potable est un problème crucial surtout dans les pays en voie de développement. L'eau de mer constitue plus de 97% des ressources mondiales en eau. Les processus de dessalement exigent toutefois énormément d'énergie. Afin d'éviter d'avoir recours à des combustibles fossiles pour produire cette énergie, on développe depuis les années 70 des réacteurs nucléaires susceptibles d'être utilisés à cette fin.
Un groupe de 15 pays, parmi lesquels les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde, le Japon et quelques pays africains, organise régulièrement des réunions pour discuter du dessalement de l'eau de mer par l'énergie nucléaire. Suite à telle réunion sur ce thème qui s'est déroulée au Maroc à la fin de l'année dernière, un expert nucléaire marocain a communiqué que l'on connaissait désormais des techniques permettant de produire deux mètres cubes d'eau potable au prix d'un dollar. La mise au point de nouveaux concepts de réacteurs devrait faire passer le dessalement de l'eau de mer à un prix abordable pour les pays en développement et susciter leur intérêt.
Une installation pilote va être mise en service cette année à Kalpakkam, en Inde. L'installation de dessalement sera raccordée aux deux tranches nucléaires de Madras 1 et 2 (PHWR, 2 x 155 MW) et aura une capacité de production de plus de 6'300'000 litres d'eau potable par jour. 4'500'000 litres seront obtenus par l'utilisation de la chaleur résiduelle du circuit du réacteur, et 1'800'000 litres par l'osmose inverse. Cette installation pilote devrait livrer de précieuses données d'expérience.
Des centrales nucléaires japonaises ont recours depuis de nombreuses années au dessalement de l'eau de mer par l'énergie nucléaire, mais seulement pour couvrir leurs propres besoins. Le Japon dispose déjà dans ce domaine de plus de 100 années-réacteurs d'expérience d'exploitation. Des études de faisabilité sont en cours dans certains pays, notamment en Chine, où les travaux paraissent déjà bien avancés.
Source
P.S./C.P. d'après Nuclear Energy Insight, février 2003