Davantage de moyens sont requis pour l’assainissement de sites en Asie centrale
Près de 40 millions d’euros sont nécessaires pour financer des travaux d'assainissement urgents qui permettront d’éliminer le danger que représentent les déchets radioactifs et toxiques en Asie centrale. Telles sont les conclusions d'une nouvelle estimation des coûts rendue publique par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) lors de sa Conférence générale à Vienne.
Sur mandant de la Commission européenne, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a remis en 2015 l’«Environmental Remediation Account for Central Asia» (ERA), qui doit permettre d’assainir les sites contaminés par l’exploitation d’uranium en ex-Union soviétique. L’ERA est gérée par la BERD sur mandat de la communauté internationale des donateurs. D'après la BERD, elle a permis de réaliser des avancées importante. Les travaux sur deux sites au Kirghizistan ont ainsi été achevés plus rapidement que prévu et dans le respect du budget fixé.
Par ailleurs, l’ERA a déjà permis de nettoyer plusieurs zones prioritaires dans lesquelles des matériaux contaminés et des structures délabrées ont pu être retirés. Des puits de mines ont ainsi été fermés et le matériel toxique a été stocké en toute sécurité.
Cinq autres sites de la région nécessitent toutefois des travaux d'assainissement urgents. Tandis que les travaux d’assainissement sur un autre site du Kirghizistan et – pour la première fois – sur un site d’Ouzbékistan sont prévus l'année prochaine, d'autres moyens seront nécessaires pour clore le programme et réduire le danger pour l’homme et l’environnement en Asie centrale.
La BERD a indiqué dans un communiqué que des moyens supplémentaires avaient à nouveau été sollicités lors de la Conférence générale de l’AIEA afin de pouvoir s'atteler aux problèmes les plus urgents. En signant un plan directeur stratégique révisé pour les sites de production d'uranium en Asie centrale, les parties directement impliquées ont renouvelé leur engagement.
Balthasar Lindauer, directeur du département Sécurité nucléaire à la BERD, a salué ce plan. La banque a toutefois averti contre le fait que les mines d’uranium abandonnées et les installations de traitement de l’uranium mettaient en péril l’environnement et nuisait à la santé de la population locale, tout en freinant le développement économique. «Il existe un risque réel que les substances radioactives et les métaux lourds rejoignent le système d’écoulement transfrontalier, et déclenchent une catastrophe écologique», a prévenu la BERD.
Les anciennes républiques soviétiques du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan possèdent de nombreuses matières premières. Sous l’Union soviétique, on y exploitait notamment de l’uranium. De nombreuses mines aujourd’hui abandonnées se trouvent le long d'affluents au Syr-Daria qui traverse la vallée densément peuplée de Fergana – le centre agricole de la région.
Source
M.A./C.B d'après un communiqué de presse de la BERD du 15 septembre 2021