Concert d'éloges pour le projet helvético-slovaque de sûreté nucléaire
Les exemples des centrales nucléaires de Loviisa, en Finlande, et de Mochovce, en Slovaquie, montrent que la coordination des techniques de sûreté occidentales et de l'Est ne constitue pas un obstacle au respect des normes de sûreté internationales. La condition nécessaire à l'application de telles normes est toutefois l'existence d'une autorité composée de spécialistes qui soient en mesure de réaliser des études de sûreté selon l'état des connaissances.
En Slovaquie, la mise sur pied d'une autorité de la sûreté nucléaire se révélait particulièrement difficile après le partage de l'ancienne Tchécoslovaquie. D'une part, il n'existait en fait aucune organisation nationale administrative, mais d'autre part se trouvaient en service à Bohunice quatre tranches avec réacteurs à eau sous pression de type ex-soviétique, installations couvrant presque la moitié des besoins en électricité. Sur le plan international, on exigeait surtout l'arrêt des deux tranches plus anciennes du type VVER 440/230, qui étaient considérées comme désuètes et non sûres. Bohunice 3 et 4 sont des tanches VVER 440/213.
Le projet helvético-slovaque "Swisslovak" a pour objectif d'aider l'autorité slovaque de la sûreté nucléaire à se transformer en une organisation moderne et compétente et à contribuer ainsi à améliorer la sûreté des centrales nucléaires du pays. C'est dans ce sens qu'a été constitué un groupe d'experts, le "Safety Analysis Group", placé sous la direction de la Division principale de la sécurité des installations nucléaires (DSN). Ce groupe se compose de sept scientifiques qui ont été formés par des spécialistes suisses et américains dans le domaine entre autres des études probabilistes de sûreté. Swisslovak est financé par la Direction du développement et de la coopération (DDC) du Département fédéral des affaires étrangères, qui a mis 800'000 francs à disposition. Le projet est conduit par un comité dirigé par M. Sabyasachi Chakraborty, de la DSN.
Une conférence de presse a été organisée le 2 février à Berne pour rendre compte des résultats de la première phase du projet. Le comité de direction n'a pas tari d'éloges à ce propos. Selon Mme Annick Carnino, directrice de la division Sûreté des installations nucléaires à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Safety Analysis Group "contribue largement au fait que l'autorité de sûreté slovaque est reconnue comme une autorité compétente, indépendante et qui suit les normes et bonnes pratiques internationales". M. Jukka Laaksonen, directeur général de l'Autorité finlandaise de la radioprotection et de la sûreté nucléaire STUK, a qualifié le projet Swisslovak de très efficace par rapport à son coût. M. Miroslav Lipar, président de l'Autorité de réglementation nucléaires slovaque, a loué lui aussi l'efficacité du projet, "pour l'essentiel le fruit de l'organisation exceptionnelle du 'pays donateur', la Suisse". En plus de Swisslovak, il a également évoqué les progrès de la sûreté enregistrés dans les tranches 1 et 2 de Bohunice et rappelé que selon l'AIEA, un nombre considérable d'améliorations avait déjà été apporté dans tous les secteurs de la conception. Une fois la modernisation achevée, toutes les recommandations de l'AIEA auront été mises en oeuvre, a souligné M. Lipar.
Source
M.K./C.P. d'après le dossier de presse de la DDC du 2 février 1999