COMARE: aucun lien entre les leucémies infantiles et les centrales nucléaires britanniques
Les enfants résidant à proximité de centrales nucléaires britanniques ne sont pas plus atteints de leucémie que les autres. Cette conclusion résulte d'une nouvelle étude du comité médical COMARE (Committee on Medical Aspects of Radiation in the Environment), une commission consultative indépendante du gouvernement britannique, sur les aspects médicaux de l'exposition aux rayonnements et à l'environnement.
Le COMARE prend en compte dans ses calculs l'incidence de la leucémie sur des enfants de moins de cinq ans résidant dans l'environnement proche des 13 centrales nucléaires du Royaume-Uni. Les données ont été tirées des registres du cancer pour la période de 1969 à 2004. L'étude prend également en compte des facteurs complémentaires que les rapports précédents du COMARE avaient laissés de côté. Les auteurs du rapport du COMARE parviennent à la conclusion qu'il n'existe aucun indice statistiquement significatif d'une augmentation du risque de leucémie chez les enfants de moins de cinq ans résidant à proximité d'une centrale nucléaire. L'exploitation géographique des données de santé britanniques montre, selon les experts du COMARE, que «l'évaluation du risque de leucémie chez les enfants corrélée avec la proximité de centrales nucléaires aboutissait à des valeurs extrêmement faibles, voire nulles».
Critique exprimée envers l'étude «KiKK» allemande
Le rapport émet également des avis concernant des études publiées par d'autres pays, et notamment l'étude allemande «Epidemiologische Studie zu Kinderkrebs in der Umgebung von Kernkraftwerken» [étude épidémiologique sur les cancers infantiles dans l'environnement de centrales nucléaires] (étude dite KiKK) publiée en décembre 2007 par le Registre allemand des cancers infantiles de l'Université de Mayence. L'étude constatait une apparition accrue de cas de leucémie chez de tout jeunes enfants dans l'environnement des certaines centrales nucléaires, même si cette conclusion faisait référence à un très faible nombre de cas et donc sur des statistiques peu probantes. Les auteurs de l'étude KiKK constataient expressément que d'après les connaissances scientifiques actuelles il n'était pas possible de désigner le rayonnement des centrales nucléaires comme la cause de ces affections. Le COMARE arrive à une conclusion analogue, mais critique le fait que l'étude KiKK n'a pas pris en compte l'ensemble des facteurs perturbateurs qui peuvent très rapidement fausser le résultat des études de vérification de cas. Il existerait ainsi des corrélations entre la leucémie et le statut socioéconomique des enfants (le diagnostic étant plus fréquent dans les classes supérieures) et la densité de la population, qui selon le COMARE, pourraient induire un risque accru imputable à des infections virales. Certaines infections virales sont en effet désignées comme élément déclencheur d'une leucémie. Une autre critique concerne la prise en compte du cluster de proximité de la centrale nucléaire de Krümmel pour lequel il existerait, selon les experts du COMARE, d'autres explications qu'une exposition plus intense de la population à des rayonnements. Car rien n'est venu étayer jusqu'à présent l'hypothèse que la population de Krümmel était exposée à un rayonnement radiologique plus intense que les habitants proches d'autres centrales nucléaires.
De plus, les leucémies de la petite enfance sont rares. On compte annuellement 600 cas environ en Allemagne et 500 en Grande-Bretagne. Seule une infime part de ces affections est constatée à proximité de centrales nucléaires. L'étude KiKK mentionnait elle-même 37 cas dans la zone des 5 km en 23 ans. L'étude du COMARE la plus récente se fonde sur 430 cas constatés sur une période de 35 ans dans un rayon de 25 km.
Source
D.S./P.C. d'après un communiqué de presse du 6 mai 2011 et le 14[sup]e[/sup] rapport du COMARE
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