Baisse de la production mondiale d'uranium

Il s'agit d'un renversement de la tendance puisque la production avait augmenté de 30% entre 1994 et 1997. Le recul du prix sur le marché spot de 12,5 dollars/livre d'U₃O₈ au début de 1998 à 8,75 dollars à la fin du mois de novembre dernier a poussé de nombreuses sociétés à réduire l'exploitation, ou même à l'arrêter. On s'attend à une poursuite de cette tendance et la production pourrait ne plus atteindre que 65 millions de livres en 1999.
Les mines d'uranium canadiennes de Rabbit Lake, de Key Lake et de Cluff Lake ont produit au total 28,4 millions de livres en 1998, soit 9% de moins que l'année précédente. La production des mines australiennes de Ranger et d'Olympic Dam s'est établie à 12,8 millions de livres, soit plus de 10% de moins qu'en 1997. Le Niger, troisième fournisseur mondial d'uranium, a produit l'année dernière 9,7 millions de livres, soit 8% de plus qu'en 1997, et la production du Gabon a même progressé de 57% à 1,9 million de tonnes. La mine de Mounana, au Gabon, devrait quand même fermer fin 1999. En Namibie et en Afrique du Sud, la production d'U₃O₈ a baissé de 8% pour atteindre au total 9,7 millions de livres. Quant aux Etats-Unis, ils ont enregistré en 1998 une production de 4,9 millions de livres, soit 16% de moins qu'en 1997.
On ne dispose que d'estimations pour les pays de l'ex-bloc de l'Est. Selon ces estimations, la production de la CEI se serait située autour de 14 millions de livres. Au total, les pays occidentaux, la CEI et les pays de l'Est ont produit l'année dernière un peu plus de 88 millions de livres d'U₃O₈, c'est-à-dire 5% de moins qu'en 1997.